Les ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel (AES) se sont réunis à Niamey pour discuter de la consolidation de leur intégration régionale et des défis sécuritaires qui persistent dans la région. Cette rencontre intervient alors que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) envisage de prolonger le délai de retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger, fixé initialement au 29 janvier 2025.
Les dirigeants de l’AES ont fermement réaffirmé le caractère « irréversible » de leur départ de la Cédéao. Sous la présidence du ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, les discussions ont porté sur des sujets essentiels tels que la libre circulation des personnes et des biens et l’amélioration des mécanismes pour renforcer cette mobilité transfrontalière. Les ministres ont également salué les avancées concernant l’harmonisation des documents d’identité et de voyage entre les pays membres.
Cette réunion survient alors que le Parlement de la Cédéao a récemment adopté son budget consolidé pour 2025 et appelé à une prorogation des négociations avec les trois pays concernés. Cette demande sera examinée lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement prévu prochainement à Abuja.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, mandaté par la Cédéao pour piloter les discussions, s’est montré optimiste, déclarant au Forum de Doha que des progrès notables avaient été réalisés dans les pourparlers.
Pour rappel, le Mali, le Burkina Faso et le Niger avaient annoncé leur retrait immédiat de la Cédéao en janvier 2024, critiquant ce qu’ils considéraient comme une instrumentalisation de l’organisation par des puissances extérieures, notamment la France. Cette décision avait abouti à la création de l’Alliance des États du Sahel en septembre 2023, avant que celle-ci ne prenne une nouvelle dimension en devenant une Confédération en juillet 2024.
L’AES, désormais concentrée sur la redéfinition de son identité et de son autonomie, semble décidée à incarner un nouveau modèle de coopération régionale en rupture avec les structures traditionnelles ouest-africaines.
La Rédaction

