C’est au Mali, pays avec lequel le Sénégal partage une longue frontière commune, que le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a décidé d’entamer son opération de charme en direction des pays de l’AES. Objectif : faire revenir ce pays ainsi que les autres États membres de l’AES dans la Cédeao.
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont quitté la CEDEAO après que les coups d’État militaires ont fracturé leurs relations avec leurs voisins d’Afrique de l’Ouest, un bloc régional de 15 pays créé en 1975. Ces pays reprochent à l’organisation sous-régionale d’être contrôlée par des puissances étrangères et de ne pas servir l’intérêt du continent.
À l’issue d’une rencontre avec le colonel Assimi Goita, président par intérim du Mali, Sonko a déclaré que les nations d’Afrique de l’Ouest doivent mettre de côté leurs divergences pour recréer un empire malien qui s’étend d’ici au Sénégal, au Ghana et partout entre les deux. Le Sénégal se veut aussi solidaire et proche du Mali dans sa lutte contre le terrorisme et les groupes armés. Dakar a mis en garde l’ambassadeur d’Ukraine à Dakar suite à l’attaque de Tinzaoutine dans lequel l’Ukraine a déclaré avoir joué un rôle important en fournissant des renseignements aux rebelles touareg.
En janvier 2024, les juntes du Niger, du Mali et du Burkina Faso ont déclaré qu’au lieu d’aider leurs pays à lutter contre les menaces sécuritaires auxquelles ils étaient confrontés, la CEDEAO leur avait imposé des sanctions illégitimes, inhumaines et irresponsables lorsqu’elles ont organisé des coups d’État pour prendre leur destin en main et ont quitté l’organisation. C’était la première fois en près de 50 ans d’existence du bloc que ses membres se retiraient de cette manière. Les trois nations ont formé une union alternative appelée l’Alliance des États du Sahel.
Le président sénégalais Basirou Diomaye Faye était en visite au Mali en mai et avait estimé qu’il y avait des chances que les pays de l’AES reviennent au sein de la Cédéao. Mais pour plusieurs experts, ce retour en arrière semble peu probable. Les pays de l’AES semblent bien être rentrés dans une nouvelle dynamique et veulent ensemble faire face à des défis qui leur sont communs sur le plan sécuritaire et économique.
La Rédaction