Le Fonds national de la finance inclusive (FNFI), lancé en 2014, s’impose comme un pionnier de l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest. Dix ans après sa création, cette initiative publique a su adapter ses outils aux besoins spécifiques des populations exclues des circuits bancaires traditionnels, devenant un exemple d’innovation sociale à suivre.
Au cœur des défis économiques du Togo, où une large part de la population vit encore en marge des services financiers classiques, le FNFI a ouvert une nouvelle voie. Plutôt que de copier les modèles étrangers, souvent standardisés, le Togo a misé sur des produits financiers taillés sur mesure : crédits à taux réduits destinés aux femmes entrepreneures, jeunes diplômés sans emploi, agriculteurs et artisans. Cette approche segmentée favorise un accès réellement inclusif.
À travers des programmes comme APSEF (Accès des pauvres aux services financiers), AJSEF (Accès des jeunes aux services financiers) ou AGRISEF (Crédit agricole pour l’inclusion financière), le FNFI agit à plusieurs niveaux : faciliter l’épargne, stimuler les investissements locaux et encourager l’entrepreneuriat rural et urbain. Ce maillage précis reflète une volonté d’accompagner la diversité des profils et réalités économiques togolaises.
Le succès de cette démarche s’inscrit dans un contexte africain où la finance inclusive est un enjeu majeur. Comparé à des pays voisins où la microfinance reste souvent concentrée sur les zones urbaines ou les petits commerces, le Togo innove en intégrant les secteurs agricoles et en appuyant la formation à la gestion financière. Cette double action – financement et éducation – renforce la résilience économique des ménages à faibles revenus.
Sur une décennie, ce fonds a permis à plusieurs centaines de milliers de Togolais de créer ou de développer des activités génératrices de revenus, de faire face à des imprévus financiers, ou encore d’investir dans l’éducation et la santé. En associant transparence, taux adaptés et produits ciblés, le FNFI a su bâtir un modèle à la fois durable et adapté au contexte local.
Le Togo s’inscrit ainsi dans la course à la modernisation de la microfinance en Afrique, en prouvant qu’une politique publique bien pensée peut élargir l’accès au crédit là où les banques commerciales n’osent pas s’aventurer. L’expérience togolaise est un cas d’école pour d’autres pays en quête de solutions adaptées à leurs défis sociaux et économiques.
La Rédaction

