Après avoir facilité un rapprochement diplomatique entre la Somalie et l’Éthiopie en décembre, la Turquie propose à présent ses services de médiation pour résoudre les tensions entre le Soudan et les Émirats arabes unis. Le week-end dernier, le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée soudanaise, a exprimé son soutien à l’initiative turque, après l’avoir rencontrée à Port-Soudan.
La Turquie, déjà un acteur influent dans la région de la Corne de l’Afrique, a été saluée par le chef de la diplomatie soudanaise, Ali Youssef, qui a souligné l’importance de ce rôle pour la paix au Soudan. Selon lui, l’initiative d’Ankara pourrait aider à mettre fin au conflit, particulièrement face aux accusations portées contre les Émirats arabes unis, accusés de soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) en armant leurs paramilitaires, prolongant ainsi la guerre.
Le vice-ministre turc des Affaires étrangères, présent lors de cette rencontre, a été chargé de transmettre aux autorités turques la disposition du gouvernement soudanais à accueillir positivement cette médiation. Il a également précisé que des efforts collectifs seront nécessaires pour parvenir à la paix.
Toutefois, cette initiative soulève plusieurs interrogations quant à la stratégie turque. Comme l’indique le chercheur Aurélien Denizeau, la Turquie se distingue par son engagement direct sur le terrain, ce qui lui permet de peser de manière significative dans les discussions. Ankara pourrait également tirer parti de ses liens diplomatiques étroits avec le Soudan pour convaincre les Émirats. Néanmoins, la question reste de savoir si la Turquie pourra offrir plus qu’une simple plateforme de dialogue.
La Rédaction

