En trente ans, la National Basketball Association (NBA) a connu une transformation majeure avec une augmentation significative de la présence de joueurs internationaux. Pour la saison 2024-2025, les joueurs étrangers représenteront près d’un quart des effectifs, contre seulement 2% il y a une trentaine d’années. Ce mouvement, d’abord souhaité pour diversifier le jeu et élargir la portée de la ligue, suscite aujourd’hui de nouvelles interrogations.
Des communiqués de presse annonçant « un nombre record de joueurs étrangers » dans la ligue deviennent une habitude. Cette annonce devrait se répéter pour la troisième année consécutive, alors que la saison 2024-2025 comptera environ 140 joueurs internationaux. Ils étaient 120 en 2022-2023 et 125 en 2023-2024. Aux côtés de deux Suisses, Clint Capela et Kyshawn George, la NBA accueillera 22 Canadiens, 13 Français, 10 Australiens, 6 Serbes, 4 Allemands et 83 représentants de 39 autres pays.
La montée en puissance des joueurs africains : un apport essentiel
Dans cette internationalisation, l’Afrique occupe une place de plus en plus centrale. Des nations comme le Sénégal, le Nigeria, le Cameroun ou la République démocratique du Congo sont devenues des viviers de talents. Joel Embiid, Pascal Siakam et Bam Adebayo, par exemple, ont tous contribué à rehausser le niveau de la ligue et à donner une visibilité mondiale au basketball africain. Leur impact sur le jeu est incontestable, tant sur le plan technique que culturel. Pour de nombreux jeunes Africains, ces joueurs représentent un modèle de réussite, prouvant que l’excellence peut venir de n’importe où, y compris du continent africain.
L’Afrique bénéficie aussi de l’impulsion donnée par la création de la Basketball Africa League (BAL), soutenue par la NBA. Cette ligue, qui regroupe les meilleurs clubs africains, vise à promouvoir le développement du basketball sur le continent, à identifier les talents locaux et à les préparer pour la scène internationale, y compris la NBA. C’est une opportunité précieuse pour les joueurs africains de montrer leur potentiel et d’attirer l’attention des recruteurs.
Une internationalisation aux enjeux multiples
Alors que cette internationalisation enrichit le jeu et diversifie les styles sur les parquets, elle n’est pas sans soulever quelques inquiétudes. Certains observateurs redoutent une perte d’identité américaine de la NBA, où le style de jeu et l’approche tactique des joueurs étrangers influencent de plus en plus les matchs. De même, la montée en puissance des joueurs internationaux peut parfois être perçue comme un obstacle pour les jeunes joueurs américains qui doivent désormais faire face à une concurrence accrue pour se faire une place au sein des franchises.
Néanmoins, pour l’Afrique, cette ouverture représente une opportunité sans précédent. Au-delà des stars établies, de nombreux jeunes talents bénéficient de camps de formation et de partenariats entre la NBA et des associations locales, renforçant ainsi le développement du basketball sur le continent. L’essor de la NBA en Afrique contribue également à populariser le sport dans des régions où le football reste dominant, offrant aux jeunes de nouvelles perspectives et une alternative pour rêver d’une carrière professionnelle.
Une diversité qui enrichit la NBA
La présence africaine en NBA témoigne aussi de la diversité des styles de jeu. Les joueurs africains apportent souvent une dimension physique et athlétique exceptionnelle, couplée à une combativité et à une résilience qui font écho à leurs parcours souvent difficiles. Cette diversité enrichit le spectacle offert aux fans et permet à la NBA de rester en phase avec son slogan de « ligue mondiale ».
En tout, la NBA a accueilli des joueurs issus de 92 pays différents depuis ses débuts, témoignant de son attrait mondial. Si l’Europe et les Amériques ont longtemps dominé parmi les recrues internationales, l’Afrique s’impose désormais comme un acteur clé. Ce mouvement traduit une réalité plus large : le basketball n’a jamais été aussi globalisé, et l’Afrique n’a jamais été aussi présente sur la scène internationale.
La Rédaction

