Dans son dernier rapport, la FAO tire la sonnette d’alarme concernant la sécurité alimentaire en Afrique du Nord. Les conditions météorologiques défavorables et la persistance d’une sécheresse sévère compromettent sérieusement les récoltes céréalières prévues pour 2025. Cette situation critique risque d’accentuer la vulnérabilité alimentaire de la région et d’exercer une pression considérable sur les marchés mondiaux des céréales.
Selon les experts de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), plusieurs régions du globe, particulièrement l’Afrique, feront face à d’importantes pénuries alimentaires cette année. Le phénomène s’avère particulièrement inquiétant dans les pays du Maghreb, où le déficit pluviométrique perturbe gravement les cycles agricoles traditionnels.
Situation par pays : un tableau contrasté
Au Maroc, la situation est alarmante. Les précipitations insuffisantes entre novembre et décembre 2024 ont non seulement retardé les semis mais également compliqué considérablement la préparation des terres. Ce pays subit actuellement sa deuxième année consécutive de sécheresse, aggravée par l’inflation galopante des intrants agricoles, plaçant les agriculteurs dans une situation économique précaire.
L’Algérie présente un profil similaire, bien que certaines zones agricoles aient bénéficié d’une légère amélioration grâce aux précipitations survenues en janvier 2025. Ces pluies tardives pourraient atténuer partiellement l’impact de la sécheresse, sans toutefois inverser la tendance générale.
La Tunisie semble relativement épargnée, avec des précipitations supérieures aux moyennes saisonnières dans ses principales régions céréalières. Ces conditions favorables laissent entrevoir des perspectives de récolte plus encourageantes pour ce pays.
En Libye, la situation se caractérise par de fortes disparités régionales. Certaines zones souffrent d’un manque critique d’eau, tandis que d’autres ont été dévastées par des inondations catastrophiques en décembre, entraînant des dommages considérables aux infrastructures agricoles essentielles.
L’Égypte, dont l’agriculture repose principalement sur l’irrigation des eaux du Nil, devrait maintenir une production céréalière relativement stable malgré le contexte climatique défavorable. Toutefois, les tensions persistantes autour du barrage de la Renaissance éthiopien suscitent des inquiétudes quant à la disponibilité future des ressources hydriques.
Perspectives et recommandations
Face à ces défis, la FAO recommande vivement un renforcement urgent des mécanismes de soutien aux producteurs agricoles nord-africains et une gestion rigoureuse des ressources hydriques disponibles. Les projections pour la campagne 2024/2025 indiquent que les besoins en importations céréalières de l’Afrique du Nord devraient excéder 54 millions de tonnes, soit une hausse significative de 13% par rapport à la moyenne quinquennale, principalement en raison des difficultés exceptionnelles rencontrées par le Maroc.
Cette crise agricole survient dans un contexte mondial déjà tendu, marqué par des perturbations des chaînes d’approvisionnement et une volatilité accrue des prix des denrées alimentaires, ce qui pourrait avoir des répercussions socio-économiques considérables dans une région déjà fragilisée.
La Rédaction