Sous l’impulsion de réformes audacieuses, le Togo amorce un tournant historique. Ces réformes, notamment la révision constitutionnelle mise en œuvre le 6 mai 2024, traduisent une volonté profonde de moderniser l’appareil d’État, d’ancrer durablement la démocratie et d’établir une gouvernance plus participative et responsable. Pour le Président Faure Gnassingbé, cette transformation institutionnelle n’est pas qu’un changement technique. Elle porte en elle une nouvelle vision du rôle de l’État, de ses institutions, et de la relation entre le pouvoir et les citoyens.
Prenant la parole lors de la conférence internationale sur la bonne gouvernance à Pékin, en marge du Forum économique sino-africain (FOCAC) le 5 septembre 2024, le Président togolais a défendu cette révision constitutionnelle comme un levier essentiel pour assurer la stabilité politique et la prospérité à long terme. Ce projet, dit-il, redéfinit les rapports entre les pouvoirs publics et ouvre la voie à une gouvernance plus équilibrée et plus inclusive.
Rééquilibrage des pouvoirs : vers une démocratie renforcée
Au cœur de la réforme se trouve une évolution majeure du régime politique togolais : le passage d’un système présidentiel à un régime parlementaire. Ce changement institutionnel vise à créer un équilibre plus juste entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, avec pour ambition d’améliorer le contrôle parlementaire et d’assurer une meilleure redevabilité du gouvernement.
Le Président Faure Gnassingbé a précisé que cette nouvelle configuration politique inclut l’instauration d’un Sénat, symbole d’une démocratie élargie et d’une représentation politique plus large. « Il est essentiel que nos institutions soient le reflet de la diversité et des aspirations de notre population. En renforçant le rôle du Parlement et en introduisant un Sénat, nous nous assurons que chaque voix puisse trouver sa place dans le processus décisionnel », a-t-il expliqué.
Ce rééquilibrage des pouvoirs, en donnant une plus grande place à la délibération et à la concertation, doit permettre d’ancrer la démocratie dans le quotidien des citoyens. Il s’agit non seulement d’améliorer la transparence électorale, mais aussi de restaurer la confiance du peuple envers ses dirigeants. Faure Gnassingbé a insisté sur ce point : « Une démocratie forte repose sur des institutions légitimes, capables de répondre aux attentes des citoyens et de garantir la justice pour tous. »
La gouvernance participative au centre de la réforme
L’un des principaux objectifs de la réforme constitutionnelle est de rapprocher les citoyens des centres de décision à travers une décentralisation accrue et une gouvernance plus participative. L’État togolais entend ainsi répondre aux besoins locaux de manière plus directe et plus efficace.
Cette démarche s’inscrit dans une vision où la gouvernance ne se limite plus aux élites politiques, mais implique activement les citoyens à tous les niveaux. « Chaque Togolais doit sentir qu’il a un rôle à jouer dans la construction de notre avenir commun. La gouvernance participative est la clé pour atteindre cet objectif », a souligné le chef de l’État.
En décentralisant le pouvoir et en impliquant davantage les populations locales, le gouvernement entend mieux répondre aux réalités du terrain, tout en favorisant une plus grande inclusion des jeunes, des femmes et des communautés rurales. Ces initiatives visent à assurer que les politiques publiques ne soient pas simplement imposées d’en haut, mais qu’elles reflètent les besoins et les aspirations de toutes les couches de la société togolaise.
Modernisation et lutte contre la corruption : des réformes pour plus de transparence
Une autre dimension clé de la réforme est la lutte contre la corruption, fléau qui gangrène de nombreux États africains et entrave le développement économique. Faure Gnassingbé a fermement souligné l’importance de cette bataille : « Aucun développement durable n’est possible sans une gestion transparente des ressources publiques. Nous avons donc renforcé les mécanismes de contrôle et de sanction pour garantir que l’argent public soit utilisé dans l’intérêt commun. »
Le renforcement des institutions judiciaires et la création d’organismes indépendants de contrôle sont au cœur de cette offensive contre la corruption. Le Président a également mis en avant le rôle essentiel de la transparence dans la restauration de la confiance entre les citoyens et les dirigeants, un élément fondamental pour garantir la paix sociale et la stabilité politique.
La digitalisation : un moteur de l’efficacité administrative
Parallèlement à ces réformes institutionnelles, le Togo s’engage dans une transformation numérique destinée à moderniser son administration. La digitalisation des services publics, déjà bien entamée, s’est accélérée avec des résultats notables. Le président a expliqué que cette modernisation technologique permet d’améliorer l’efficacité des services, de réduire la bureaucratie et de rendre les institutions plus accessibles aux citoyens.
« La digitalisation des services publics n’est pas qu’une question de modernité ; elle est aussi un levier de transparence et d’efficacité », a affirmé Faure Gnassingbé. En mettant en place des plateformes numériques pour les démarches administratives, le gouvernement togolais a réussi à réduire considérablement les délais de traitement des dossiers, tout en limitant les risques de fraude.
Le Togo ambitionne ainsi de devenir un modèle de modernisation en Afrique de l’Ouest, en utilisant la technologie pour rapprocher les citoyens des services publics et rendre l’État plus performant.
Une vision pour l’avenir : inclusion et stabilité
Au-delà des aspects techniques, cette réforme constitutionnelle s’inscrit dans une vision globale de l’avenir du Togo. En modernisant ses institutions et en rendant la gouvernance plus transparente, le pays entend se positionner comme un modèle de stabilité politique et de développement économique en Afrique. Le Président Faure Gnassingbé a conclu son intervention en rappelant que ces réformes visent avant tout à garantir la paix et à prévenir les crises politiques et sociales.
Avec une attention particulière portée à l’inclusion sociale, notamment des jeunes et des femmes, le Togo trace un chemin vers un avenir où chacun pourra contribuer à la construction d’un pays plus fort, plus juste et plus prospère. « Ce que nous bâtissons aujourd’hui, c’est un Togo pour demain, un Togo résilient, ouvert, et capable de relever les défis du monde moderne », a-t-il déclaré avec conviction.
La Rédaction
Regardez la vidéo de l’intervention du président Faure Gnassingbé.