Récemment, la situation en Éthiopie a pris une tournure alarmante dans la région du Tigré, où les Forces de défense du Tigré (TDF) ont pris d’assaut plusieurs grandes villes, ébranlant ainsi l’autorité du gouvernement régional et alimentant les craintes d’un retour à la guerre. Ces événements rappellent une fois de plus la fragilité de la paix précaire qui suivait le conflit dévastateur qui a défiguré la région ces dernières années.
La prise de contrôle par les TDF de villes stratégiques dans cette partie septentrionale du pays a jeté un voile d’incertitude sur l’avenir de la région. En particulier, la menace de voir la capitale du Tigré, Mekelle, prise d’assaut, accroît les tensions. Un tel développement risquerait non seulement de raviver la guerre civile interne, mais pourrait aussi entraîner la région dans une nouvelle confrontation avec l’Érythrée voisine, qui a déjà été impliquée dans les combats précédents.
Les analystes s’inquiètent de ce qu’ils appellent un “coup d’État rampant”, où les forces locales défiant le gouvernement central pourraient jouer un rôle majeur dans l’éclatement d’une nouvelle guerre. La trêve fragile qui avait été instaurée après la fin du précédent conflit semble aujourd’hui de plus en plus menacée par la montée des tensions politiques et militaires.
Ce regain de violence est profondément enraciné dans les revendications d’autonomie du Tigré. Le gouvernement local, dirigé par le TDF, accuse l’autorité fédérale d’Addis-Abeba d’imposer une politique d’oppression et de marginalisation. Ces revendications, bien que nourries par des années de frustrations politiques, risquent de se transformer en un conflit ouvert, mettant non seulement en danger la stabilité de l’Éthiopie, mais également celle de toute la région de la Corne de l’Afrique.
L’Érythrée, alliée militaire de l’Éthiopie, surveille de près les événements. Si le conflit dégénère, il n’est pas exclu que le régime d’Asmara intervienne à nouveau, exacerbant les tensions et ouvrant la voie à un conflit régional d’une ampleur inédite. La communauté internationale, quant à elle, s’inquiète de l’escalade, mais son pouvoir d’influence reste limité face aux dynamiques locales complexes.
Ainsi, la région du Tigré se trouve à un carrefour crucial. Les habitants, qui ont déjà payé un lourd tribut lors du dernier conflit, sont à nouveau exposés à une violence qui pourrait détruire des vies et ravager des infrastructures vitales. La question qui se pose est donc de savoir si ce cycle de violence pourra enfin être brisé, ou si l’histoire tragique du Tigré se répétera encore une fois.
La Rédaction