À l’approche des élections générales du 15 janvier 2026, l’Ouganda se retrouve au cœur d’un cycle politique bien rodé. Depuis près de quarante ans, le président Yoweri Museveni domine la scène politique et a développé une stratégie qui consiste à intégrer ou réintégrer ses rivaux, limitant ainsi la force d’une opposition unie.
Une opposition souvent réabsorbée
Museveni, au pouvoir depuis 1986, a fait de la réintégration de ses adversaires un instrument de contrôle politique. De nombreux rivaux, qu’ils soient anciens ministres ou leaders de mouvements politiques, finissent par rejoindre son camp après des négociations ou des concessions. Cette pratique lui permet de diviser l’opposition, de prévenir la formation de coalitions solides et de maintenir une influence centrale sur le jeu politique.
Les élections de 2026 : un nouveau défi
Les élections de janvier 2026 seront un test majeur pour cette dynamique. Bobi Wine (Robert Kyagulanyi), ancien chanteur devenu figure de l’opposition, a confirmé sa candidature et a été autorisé à se présenter par la Commission électorale. En 2021, il avait déjà contesté les résultats du scrutin et dénoncé des fraudes. Cette fois encore, la question se pose : certains opposants finiront-ils par rejoindre Museveni, ou la contestation pourra-t-elle se maintenir ?
Une stratégie politique historique
L’aptitude de Museveni à transformer des adversaires en alliés repose sur des concessions ciblées, l’octroi de postes ministériels et l’intégration dans son réseau politique. Ce mécanisme affaiblit les mouvements dissidents, crée des divisions au sein de l’opposition et consolide l’image d’un pouvoir présidentiel centralisé et quasi inamovible.
À quelques mois des élections de 2026, l’histoire récente de l’Ouganda montre que les rivalités politiques ont souvent été absorbées par le président Museveni. Malgré des challengers charismatiques comme Bobi Wine, la capacité du président à réintégrer ses rivaux pourrait de nouveau influencer le scrutin et déterminer la configuration politique du pays pour les prochaines années.
La Rédaction

