Le 5 mars 2025, le président togolais Faure Gnassingbé a procédé à la nomination de 20 sénateurs, complétant ainsi la composition du Sénat conformément à la nouvelle Constitution de la Ve République. Cette initiative marque une étape décisive dans la transformation politique du pays et vise à renforcer la représentativité et l’inclusivité au sein de la haute chambre du Parlement.
Une réforme constitutionnelle majeure
La nouvelle Constitution, promulguée le 6 mai 2024, a instauré un régime parlementaire au Togo, transformant profondément le paysage politique du pays. Ce changement constitutionnel prévoit un Sénat composé de 61 membres : 41 élus au suffrage indirect par les collectivités territoriales et 20 nommés par le président de la République.
Les élections sénatoriales du 15 février 2025 avaient permis d’élire les 41 premiers sénateurs, majoritairement issus du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR). La nomination présidentielle des 20 sénateurs restants vient ainsi finaliser la composition de cette institution clé.
Une sélection reflétant la diversité politique
Les 20 sénateurs nommés par le président Faure Gnassingbé reflètent une volonté d’ouverture politique, en intégrant des figures de l’opposition et de la société civile. Parmi les personnalités choisies, on retrouve :
- Madame ABOUGNIMA K. Molgah
- Monsieur AKOUETE Yaovi Beliki
- Monsieur ALIPUI Sénanu Koku
- Monsieur AZIABLE Koami N’kunu
- Madame BALOUKI-LEGUEZIM Bernadette
- Madame BATIKRANA Kpenta épouse BALAKA
- Monsieur BOURAÏMA Inoussa
- Madame DANGUIE Afi Xolali Pascaline
- Madame DJIDONOU Akpénè
- Monsieur JOHNSON Togbe Ampah
- Monsieur KABOUA Essokoyo Abass
- Monsieur KAGBARA Uleija Y. M. Innocent
- Monsieur KOFFIGOH Kokou Joseph
- Monsieur KOLANI Lardja
- Madame KOUVAHEY Amoko Holadem
- Madame KPEGBA Kafui
- Madame LAMBONI-KABISSA Issoyotou
- Madame SANKAREDJA Moni épouse SINANDJA
- Madame SANT’ANNA Edwige Clara Ayawovi
veuve AYAYI-ATAYI - Monsieur TCHASSONA Traoré Mouhamed
Implications politiques et perspectives
Cette démarche du président Gnassingbé est perçue comme un geste fort en faveur de l’inclusivité et du dialogue national. En intégrant des figures de l’opposition et de la société civile, le président manifeste une volonté d’ouverture et de consolidation démocratique dans un pays longtemps caractérisé par des tensions politiques.
La composition diversifiée du Sénat pourrait favoriser des débats constructifs et une meilleure représentativité des différentes sensibilités politiques du pays. Les analystes politiques y voient une opportunité pour le Togo de renforcer ses institutions démocratiques et d’améliorer la gouvernance.
Prochaines étapes institutionnelles
Avec la mise en place complète du Sénat, le Togo franchit une étape cruciale dans l’application de sa nouvelle Constitution. Le Parlement bicaméral ainsi constitué aura la responsabilité de légiférer et de superviser l’action gouvernementale, conformément aux principes du régime parlementaire adopté.
Les premières sessions du Sénat seront particulièrement scrutées, car elles devront aborder des questions essentielles pour l’avenir politique et socio-économique du pays :
L’élaboration des lois organiques pour compléter le dispositif constitutionnel
La définition des relations entre le Sénat et l’Assemblée nationale
Le contrôle de l’action gouvernementale
La participation aux décisions concernant la décentralisation et le développement territorial
En somme, la nomination de ces 20 sénateurs marque une avancée significative dans le processus démocratique togolais, renforçant l’espoir d’une gouvernance plus inclusive et participative. Cette nouvelle configuration politique pourrait contribuer à l’apaisement du climat social et à la consolidation des institutions démocratiques au Togo.
La Rédaction