Dans le centre du Mali, des témoignages font état d’une série d’exécutions sommaires attribuées à l’armée malienne et au groupe paramilitaire russe Wagner les 21 et 22 janvier. Plusieurs civils, dont des Dogons, des Peuls et des Bellahs, auraient été tués, tandis que des habitations et des greniers à mil ont été incendiés.
Une patrouille marquée par des exactions
Le mardi 21 janvier, une patrouille conjointe des Forces armées maliennes (FAMa) et des combattants de Wagner aurait quitté Koro pour se diriger vers Boulikessi. En cours de route, trois habitants dogons de Dinangourou auraient été enlevés. Leurs corps décapités ont été retrouvés peu après.
Le lendemain, mercredi 22 janvier, le village de Bouldé, dans la commune de Mondoro, a été pris pour cible. Cinq habitants peuls, âgés de 14 à 73 ans, auraient été exécutés et quatre autres blessés par balles. Selon des sources locales, les assaillants ont fait irruption dans plusieurs foyers aux premières heures du matin, procédant à des mises à mort brutales. Une quarantaine de greniers à mil ont été incendiés et plusieurs motos détruites.
Des soupçons de collaboration avec les jihadistes ?
Plus tard dans la journée, à Niangassadiou, deux Dogons et trois Bellahs auraient également été tués. Plusieurs victimes étaient des commerçants vendant de l’essence, une activité particulièrement risquée dans cette région où opère la Katiba Macina, affiliée à Al-Qaïda. Ces exécutions soulèvent des interrogations : ces vendeurs étaient-ils accusés de ravitailler les groupes jihadistes ? Pouvaient-ils refuser de le faire sans mettre leur propre vie en danger ?
« La méthode Wagner »
Selon des témoins, ces tueries ont eu lieu en dehors de tout affrontement, sans sommation ni arrestation préalable. Une source sécuritaire malienne évoque « la méthode Wagner », suggérant un mode opératoire déjà observé ailleurs dans le pays.
L’armée malienne, contactée pour réagir à ces accusations, n’a pour l’instant pas répondu.
La Rédaction

