Le Malawi a annoncé une interdiction immédiate des exportations de minéraux bruts, une décision stratégique visant à transformer ses ressources sur place et à stimuler l’économie nationale. Le président Peter Mutharika a précisé que plus aucun minerai brut ne quittera le pays sans être valorisé localement, dans le but de générer jusqu’à 500 millions de dollars par an.
Lors de la cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres du gouvernement au palais Sanjika de Blantyre, Mutharika a souligné l’importance de développer l’industrie nationale plutôt que d’exporter des matières premières inexploitées. « Je ne permettrai pas que nos ressources brutes quittent le Malawi. Elles doivent être transformées ici pour créer de la valeur et des emplois », a-t-il déclaré.
Cette interdiction concerne notamment des sites miniers stratégiques tels que le rutile de Kasiya à Lilongwe et les terres rares de Kangankunde à Balaka, des gisements qui, selon les autorités, pourraient générer des centaines de millions de dollars par an s’ils étaient traités localement. Le Malawi possède également de vastes réserves d’uranium, de bauxite, de graphite, de charbon et de pierres précieuses comme les rubis et les saphirs.
Revenu récemment au pouvoir, Mutharika présente cette initiative comme une pierre angulaire du nationalisme économique, appelant ses ministres à agir avec intégrité et à privilégier l’intérêt du pays.
Si cette annonce a été saluée par une partie de la population, les analystes avertissent sur les risques potentiels. L’expérience africaine montre que des interdictions similaires peuvent entraîner des contrebandes et des pertes fiscales, comme cela a été observé au Zimbabwe avec le lithium en 2023 ou en Tanzanie avec l’or en 2017. Une application rigoureuse et un renforcement des infrastructures sont donc essentiels pour que la mesure produise les résultats escomptés.
Cette décision marque une étape importante pour le Malawi, qui entend tirer parti de ses ressources minérales pour renforcer son industrie et son économie sur le long terme.
La Rédaction

