Une nouvelle controverse éclate au Ghana, cette fois autour d’un contrat de pièces détachées pour ambulances, qui aurait été attribué de manière suspecte à une société liée aux filles du président Nana Akufo-Addo. Ce contrat, d’une valeur de 35 millions de dollars, suscite de vives réactions dans le pays, en particulier au sein de l’opposition et des organisations anti-corruption.
Accusations de favoritisme et d’influence politique
Le scandale a éclaté après les accusations portées par Samuel Okudzeto Ablakwa, député de l’opposition représentant North Tongu. Ablakwa affirme que Gyankroma Akufo-Addo et Edwina Akufo-Addo, les filles du président, ont utilisé leur influence pour obtenir des contrats juteux pour la société *Service Ghana Auto Group Limited*. Cette entreprise est associée à Stephen Okoro, un partenaire commercial des deux femmes et père de l’enfant de Gyankroma.
Selon Ablakwa, ce contrat, qui concerne la maintenance des ambulances, a été attribué à un coût anormalement élevé, ce qui soulève des questions sur la transparence et la compétitivité du processus d’appel d’offres. Il dénonce un exemple flagrant de favoritisme politique, où des membres de la famille présidentielle bénéficient de leur position pour accéder à des marchés publics.
Réactions politiques et appels à des réformes
Les membres de l’opposition, mais aussi de nombreux militants anti-corruption, se sont rapidement emparés de cette affaire. Ils dénoncent non seulement les montants « exorbitants » des contrats, mais réclament également des réformes législatives pour encadrer l’influence des familles politiques sur les marchés publics. Ils appellent à une révision stricte des lois en vigueur afin de garantir plus de transparence et de limiter les conflits d’intérêts.
En réponse à ces accusations, un procureur spécial a été désigné pour mener une enquête approfondie sur les allégations d’Ablakwa. Cette décision fait suite à une pression croissante du public et des organisations de la société civile qui exigent une enquête indépendante et transparente.
Une affaire symptomatique d’un problème plus large
Cette affaire de corruption n’est pas un cas isolé au Ghana. Elle s’inscrit dans un contexte plus large où les liens entre pouvoir politique et marchés publics sont souvent remis en question. Plusieurs observateurs estiment que cette situation n’est que la partie émergée de l’iceberg et soulignent l’urgence de renforcer les mécanismes de contrôle pour prévenir de tels abus à l’avenir.
Le Ghana, bien que souvent cité en exemple pour sa stabilité démocratique, fait face à des défis persistants en matière de corruption, en particulier dans la gestion des marchés publics. La pression monte donc sur le gouvernement pour prendre des mesures décisives afin de restaurer la confiance du public.
L’affaire impliquant les filles du président Akufo-Addo est un nouveau test pour les institutions du Ghana. Si l’enquête du procureur spécial parvient à faire la lumière sur ces allégations, elle pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la corruption dans le pays. Mais au-delà de cette affaire spécifique, c’est toute la question de l’influence politique dans les affaires publiques qui devra être abordée de manière structurelle pour garantir plus de justice et d’équité dans l’attribution des contrats publics.
La Rédaction