Après plus de neuf ans au pouvoir, Justin Trudeau a annoncé ce lundi 6 janvier qu’il quittait la direction du Parti libéral du Canada. Cependant, sa démission ne prendra effet qu’une fois son successeur désigné, permettant ainsi une transition ordonnée alors que le pays se prépare à des élections anticipées.
Une décision attendue mais lourde de sens
Le Premier ministre canadien a surpris par l’ampleur de ses déclarations lors d’une conférence de presse à Ottawa :
« Comme vous le savez, je suis un fighter. Mais je fais cette job pour l’intérêt des Canadiens. Il est devenu clair que je ne peux pas être le chef dans les prochaines élections à cause des batailles internes. »
Affaibli par une baisse historique de sa popularité et des divisions croissantes au sein de son propre parti, Trudeau a pris cette décision après une période de réflexion durant les fêtes. Selon des sources proches du gouvernement, il aurait consulté sa famille et son entourage politique avant de franchir ce cap symbolique.
Des tensions internes devenues insurmontables
Depuis sa réélection avec un gouvernement minoritaire en 2021, le Parti libéral fait face à des défis croissants. L’éclatement de tensions internes, notamment le départ de Chrystia Freeland, ancienne ministre des Finances, en décembre dernier, a renforcé la fragilité de son leadership.
Pour les analystes politiques, la démission de Trudeau marque la fin d’un cycle. « Il a porté un programme progressiste mais a échoué à répondre aux attentes face à des crises économiques, sociales et climatiques. Le parti est aujourd’hui en lambeaux », estime un expert cité par Le Devoir.
Une transition délicate avant les élections
Justin Trudeau continuera d’assurer ses fonctions de Premier ministre jusqu’à ce que le Parti libéral élise un nouveau chef, ce qui devrait se faire avant le printemps. En attendant, le Parlement est suspendu jusqu’au 24 mars pour permettre à la formation politique de se concentrer sur cette course à la direction.
Cette période de transition arrive à un moment crucial, alors que le Parti conservateur de Pierre Poilievre domine les sondages. Le défi pour les libéraux sera de rétablir leur cohésion interne tout en regagnant la confiance de l’électorat.
Un héritage controversé
Élu pour la première fois en 2015, Justin Trudeau a incarné pendant des années un visage moderne et progressiste du Canada. Défenseur des droits des minorités, promoteur du multiculturalisme et figure emblématique sur la scène internationale, son mandat a néanmoins été entaché par des scandales politiques et des critiques sur sa gestion des dossiers économiques.
Alors que le Canada s’engage dans une nouvelle phase politique, Trudeau a conclu son annonce sur une note émotionnelle : « Je crois toujours profondément au Canada et en ses citoyens. C’est pourquoi je m’efface, pour permettre un nouveau départ. »
La course pour lui succéder s’annonce décisive pour l’avenir du Parti libéral… et du Canada.
La Rédaction

