Dans la ville de Pitoa, dans le nord du Cameroun, les pluies se font rares, et les récoltes en pâtissent.
Dandy Emma, cultivateur de maïs et de mil sur 8 hectares vient de perdre une grande partie de sa production pourtant, ce n’est encore que le début de la floraison. « Il y a une rareté de pluie. Ici, c’est le champ de mil, tout est déjà sec. L’année passée j’ai récolté entre 7 à 8 sacs par carré, mais cette année comme vous avez vu, il n’a pas plu. Et derrière moi ici, c’est le champ de maïs et c’est pareil aussi. En général pour un car de transport, je récolte entre 8 et 10 sacs, mais cette année ça ne va pas à cause de la rareté des pluies » affirme l’agriculteur.
LITASSOU Edward, cultivateur de coton quant à lui, n’a pas vu une seule goutte de pluie dans son champ. Les plants de coton sont rongés par des chenilles carnivores. Ce sont plus de 12 hectares de production qui sont en danger. « Maintenant, les chenilles ont rongé les feuilles de plantes. En regardant, vous voyez qu’il y a des feuilles froissées. En plus, on a eu de la sécheresse partout avec le riz, le mil rouge et le maïs également. Donc cela a vraiment impacté notre agriculture de cette année ». Déclare-t-il.
Cette situation d’absence de pluie pendant des semaines a amené les musulmans à organiser des séances de jeûne pour demander au Tout-Puissant le retour des pluies. Pour un expert des questions météorologiques, il s’agit des conséquences du changement climatique et de l’installation d’un système de pression dans la ville de Garoua. « La ville de Garoua et ses environs ont enregistré une perturbation de pluie. Nous avons enregistré une pause sèche durant cette période. Ce phénomène d’interruption des pluies s’inscrit dans le cadre du changement climatique. Et ajouté à cela durant cette période, nous avons eu dans la ville de Garoua et ses environs, l’installation d’un système de haute pression. Cela a engendré la non-formation des nuages de pluie dans ces zones et ses environs ». Explique, Yinda Martial, expert en météorologie.
En rappel, la région du nord produit l’essentiel des céréales qui alimente les trois régions septentrionales du pays avec un export vers le Nigeria, le Tchad et la RCA. Parmi les conséquences de la situation, on peut citer l’explosion du prix des céréales sur les marchés locaux.
La Rédaction