Le ton est monté à Yaoundé. Le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a annoncé mardi l’ouverture prochaine de poursuites judiciaires contre le leader de l’opposition Issa Tchiroma Bakary, accusé d’incitation à l’insurrection après les troubles qui ont suivi l’élection présidentielle du 12 octobre dernier.
Des accusations de déstabilisation
Dans une déclaration retransmise par les médias publics, Paul Atanga Nji a dénoncé ce qu’il qualifie de « projet de déstabilisation nationale » orchestré selon lui par le candidat de l’opposition. Le ministre affirme que des appels à manifester lancés par Issa Tchiroma sur les réseaux sociaux auraient conduit à des violences urbaines dans plusieurs localités du pays.
« Ce candidat irresponsable, obsédé par l’idée de s’autoproclamer vainqueur, a incité la population à descendre dans la rue », a déclaré le ministre, accusant l’opposant d’avoir encouragé des « groupuscules de jeunes » à semer le désordre.
Des manifestations réprimées dans plusieurs villes
Selon les autorités, ces manifestations illégales ont dégénéré en affrontements entre partisans de l’opposition et forces de sécurité, provoquant des pertes en vies humaines et des destructions de biens publics et privés.
Paul Atanga Nji a insisté sur la gravité des faits, qualifiant ces actions d’« insurrectionnelles et préméditées », et a averti que le gouvernement n’hésiterait pas à engager des poursuites judiciaires exemplaires.
Le président Biya appelle à la paix
Réélu à 92 ans, le président Paul Biya a pour sa part adressé un message de condoléances aux familles des victimes des violences post-électorales, tout en appelant à « la responsabilité et à la sérénité ».
« Mes pensées vont à ceux qui ont perdu la vie inutilement », a-t-il déclaré, promettant que la paix et l’ordre public seraient rétablis sur l’ensemble du territoire.
Un climat politique sous tension
Cette annonce intervient dans un contexte de fortes tensions politiques au Cameroun, où les résultats de la présidentielle sont contestés par plusieurs partis d’opposition. Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre et chef du Front pour la Libération Nationale du Cameroun (FLNC), continue de rejeter les chiffres officiels, revendiquant une victoire « volée » par le camp présidentiel.
Les prochains jours pourraient s’avérer décisifs pour la stabilité politique du pays, alors que le pouvoir promet une réponse judiciaire « ferme et sans complaisance ».
La Rédaction

