Alors que la guerre en Ukraine entre dans sa troisième année, Donald Trump hausse le ton contre Vladimir Poutine, qu’il accuse de massacres gratuits. Le président américain, souvent critiqué pour sa complaisance passée envers Moscou, évoque désormais une possible « chute de la Russie ».
Le ton a changé. Radicalement. Dimanche 25 mai, Donald Trump, depuis son réseau Truth Social, a lâché une déclaration aussi inattendue que virulente à l’encontre de Vladimir Poutine. « Il est devenu complètement FOU ! Il tue inutilement un grand nombre de personnes », a écrit le président américain, s’en prenant pour la première fois de manière aussi frontale à son homologue russe.
Ce durcissement verbal intervient après un week-end sanglant en Ukraine, marqué par des attaques russes massives, ayant fait 13 morts dont plusieurs enfants. En tout, ce sont 367 projectiles, dont 298 drones kamikazes, qui ont été lancés contre plusieurs régions ukrainiennes, ciblant notamment Kiev, Zaporijia, Khmelnitski et Kharkiv. Un rythme d’agression rarement atteint, même dans les heures les plus sombres du conflit.
Une rhétorique à double tranchant
Jusqu’ici, Trump s’était montré ambigu. Se posant en négociateur capable de « mettre fin à la guerre en 24 heures », il s’était toujours gardé de condamner directement le Kremlin. Cette fois, il va plus loin. Il affirme avoir été dupé par Poutine : « Peut-être qu’il me balade depuis le début », concède-t-il. Et d’ajouter : « S’il prend toute l’Ukraine, cela mènera à la chute de la Russie. »
Mais cette sortie n’est pas sans contradictions. Interrogé sur un éventuel renforcement des sanctions américaines, Trump reste vague : « Absolument », se contente-t-il de dire. Une réponse laconique, qui contraste avec la gravité de ses accusations. Quant à Volodymyr Zelensky, le président américain ne cache plus son agacement : « Tout ce qui sort de sa bouche crée des problèmes. »
Une guerre toujours plus violente
Les propos de Trump interviennent alors que la Russie a lancé l’un de ses assauts les plus violents depuis des mois. Outre les attaques meurtrières du week-end, la Russie affirme avoir visé des infrastructures militaires ukrainiennes. Côté russe, plusieurs aéroports ont dû interrompre leurs activités, la défense antiaérienne ayant intercepté des drones en approche de Moscou.
Pendant ce temps, Kyiv appelle à un cessez-le-feu immédiat de 30 jours, sans condition. Moscou, de son côté, exige de maintenir les combats en parallèle des discussions. Mi-mai, les deux parties se sont tout de même entendues pour procéder à un échange de 1 000 prisonniers. Un accord rare, dans une guerre de plus en plus figée.
Vers un tournant diplomatique ?
Du côté européen, les réactions fusent. La cheffe de la diplomatie de l’Union, Kaja Kallas, plaide pour « la plus forte pression internationale » contre Moscou. Berlin parle d’« affront envers Trump », qu’il considère désormais comme un acteur-clé dans les pourparlers, malgré son inconstance.
Mais au-delà des formules, peu d’avancées concrètes. Trump semble osciller entre colère et prudence, entre condamnation et retenue stratégique. Sa posture actuelle reflète le paradoxe de sa présidence : parler fort, mais agir à pas comptés. Et pendant ce temps, l’Ukraine continue de compter ses morts.
La Rédaction

