Alors que l’Afrique accélère sa transformation économique, le Togo s’impose comme un acteur clé de cette dynamique. La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) vient d’accorder un financement de 450 millions de dollars à Arise, gestionnaire de la Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA), pour étendre ses activités sur le continent. Cette annonce, relayée par Togo Matin, illustre la stratégie du pays pour positionner ses infrastructures comme modèles de développement régional.
Un hub industriel au service de l’intégration continentale
Inaugurée en 2022 et située à 30 km de Lomé, la PIA dépasse aujourd’hui son rôle de simple plateforme logistique. Conçue pour attirer des industries légères (textile, agroalimentaire, pharmaceutique), elle incarne la vision togolaise d’une croissance inclusive, combinant investissements privés et politiques publiques ambitieuses. Avec ce prêt, Arise renforcera ses sites au Bénin, au Rwanda et au Gabon, tout en consolidant son ancrage au Togo, où le groupe exploite déjà le port en eau profonde de Lomé, pivot du commerce ouest-africain.
Le Togo, laboratoire des ambitions de la ZLECAf
Ce financement intervient dans un contexte où la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) peine encore à décoller. En modernisant ses corridors industriels, le Togo répond aux défis de compétitivité et de diversification économique que cet accord ambitionne de relever. Une approche saluée par Benedict Oramah, président d’Afreximbank : « Les infrastructures intégrées, comme celles portées par le Togo, sont essentielles pour réduire la fragmentation des marchés africains. »
Un effet levier pour les PME locales ?
Si les méga-projets attirent les projecteurs, leur répercussion sur l’écosystème local reste une interrogation. Le gouvernement togolais assure que 30 % des entreprises implantées à la PIA sont des PME nationales, bénéficiant de transferts de compétences et de partenariats technologiques. Preuve de cette synergie : le récent accord entre Arise et la plateforme tech togolaise Bola Technologies pour digitaliser la gestion des chaînes d’approvisionnement.
Enjeux et perspectives
Ce prêt intervient dans un contexte de tensions financières globales, alors que l’Afrique subsaharienne peine à mobiliser des capitaux. Avec un taux de croissance de 5,3 % en 2024 (FMI), le Togo mise sur ces investissements pour consolider son statut de hub économique face à des concurrents comme le Ghana ou la Côte d’Ivoire. Reste à voir si ce modèle, associant fonds panafricains et savoir-faire privé, inspirera d’autres États dans un continent où seulement 2 % du commerce est intra-africain.
La Rédaction