Région sécessionniste de la Somalie non reconnue par la communauté internationale, le Somaliland élit ce mercredi 13 novembre 2024 son président. Ce scrutin intervient à un moment capital de son histoire, où sa quête de reconnaissance internationale secoue le Corne de l’Afrique et pourrait être envisageable grâce à l’appui de la future administration américaine.
Plus d’un million d’électeurs inscrits ont commencé à voter très tôt ce matin pour choisir entre le chef de l’Etat sortant Muse Bihi, Abdirahman Mohamed Abdullahi, dit « Irro » le président du principal parti de l’opposition Waddani et le leader du parti de la justice sociale (Ucid) Faysal Ali Warabe.
Ancienne Somalie britannique, ce territoire de 175 000 km2 situé à la pointe nord-ouest de la Somalie a déclaré unilatéralement son indépendance en 1991. En début d’année le Somaliland et l’Ethiopie ont signé un protocole d’accord. Ce texte n’a jamais été publié mais selon les autorités d’Hargeisa, il prévoit la location de 20 kilomètres de côtes à Addis-Abeba en échange d’une reconnaissance formelle. Un protocole d’accord controversé et qui a livré la Somalie et l’Ethiopie à une escalade verbale et militaire qui inquiète la communauté internationale.
« Au cours de ses sept années au pouvoir, la reconnaissance n’a jamais été aussi proche, et nous espérons qu’elle sera annoncée bientôt. Je veux que Muse Bihi soit réélu », affirme Ayaan Abdilahi Abdi, une de ses partisanes de 22 ans. « Nous voulons qu’il continue à développer le Somaliland », a-t-elle ajouté.
Muse Bihi Abdi n’a pas perdu de temps. A peine le candidat républicain Donald Trump était-il officiellement annoncé vainqueur de l’élection américaine, le 6 novembre, que le président somalilandais pianotait un message de félicitations sur le réseau social X : « J’attends avec impatience de collaborer avec vous, en vue du renforcement du partenariat entre le Somaliland et les Etats-Unis. »
« Tous les officiels somalilandais, qu’ils soient issus du parti au pouvoir ou de l’opposition, voient d’un très bon œil l’arrivée de Donald Trump à la tête des Etats-Unis », souligne Brendon Novel, doctorant en sciences politiques à l’université de Montréal.
Initialement prévue pour novembre 2022, l’élection avait été reportée pour des « raisons techniques et financières ». L’opposition avait dénoncé une prolongation du mandat de président. Des manifestations avaient été violemment réprimées, faisant cinq morts.
La Rédaction

