Le drame silencieux de la Méditerranée s’est rejoué ce samedi matin, au large de la Tunisie et de Malte. Trois embarcations en détresse, bondées d’exilés épuisés et malades, ont été secourues par l’Ocean Viking, le navire ambulance de l’ONG SOS Méditerranée.
Le chiffre est glaçant, mais porteur d’espoir : 273 personnes, dont sept enfants et un nourrisson, ont été secourues dans la matinée du 17 mai lors de trois opérations successives conduites en Méditerranée centrale, là où l’exil vire trop souvent au naufrage.
Le premier appel de détresse est parvenu à l’ONG via AlarmPhone, un service d’alerte citoyenne. Une embarcation en bois surchargée dérivait dans la zone de recherche et de sauvetage (SRR) tunisienne. Le navire a pu récupérer 65 personnes en proie à l’épuisement, au mal de mer et à la peur.
Peu après, une seconde alerte est déclenchée. Cette fois, c’est le navire Aurora de Sea Watch qui intervient en premier pour évaluer la situation de 77 migrants, dont deux enfants, avant leur transfert à bord de l’Ocean Viking.
Enfin, dans les eaux relevant de la SRR maltaise, une troisième embarcation en bois est repérée. L’intervention rapide des équipes permet de sauver 131 autres personnes, parmi lesquelles quatre enfants et un bébé.
Médecins, secouristes, marins : à bord de l’Ocean Viking, les équipes mobilisées leur prodiguent des soins médicaux immédiats, tentant de compenser des heures ou des jours de souffrance sur une mer devenue cimetière.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 2 475 migrants ont disparu ou péri en Méditerranée en 2024, dont une écrasante majorité dans la zone centrale. Depuis janvier 2025, près de 500 nouvelles vies se sont déjà éteintes en tentant la traversée.
La tragédie continue, au fil des saisons, malgré les efforts d’ONG comme SOS Méditerranée, toujours mobilisée là où les gouvernements européens brillent par leur silence ou leur inertie.
En sauvant ces 273 vies, l’Ocean Viking rappelle que derrière chaque chiffre se cache un visage, un espoir, une histoire qui refuse de sombrer.
La Rédaction

