Accusé de dérives sécuritaires et vidé de sa substance politique, le Front Polisario voit sa marginalisation se renforcer face à un Maroc diplomatiquement consolidé et militairement modernisé. Dans la région sahélo-saharienne, en proie aux groupes terroristes, la présence du Polisario est désormais perçue comme un facteur d’instabilité, selon un rapport de l’Observatoire national des études stratégiques (ONES) du Maroc.
Un mouvement vidé de sa substance
Le Front Polisario, qui se présente comme représentant du peuple sahraoui, apparaît désormais politiquement désincarné et militairement exsangue. Dans un rapport publié cette semaine, l’Observatoire national des études stratégiques (ONES), think tank stratégique marocain, qualifie le mouvement de “coquille vide”, incapable de mobiliser le moindre appui populaire ou de faire preuve de cohérence militaire.
Les accusations se multiplient : corruption, détournement d’aide humanitaire, gestion autoritaire dans les camps de réfugiés de Tindouf, en Algérie, et un appareil militaire désintégré face à la modernisation continue des forces armées marocaines. Toute tentative d’intégration du Polisario dans une issue politique au conflit du Sahara est jugée désormais “vaine”.
Diplomatie : le basculement vers Rabat
Le rapport s’inscrit dans un contexte de reconfiguration géopolitique favorable au Maroc, qui propose depuis 2007 un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental. Cette initiative bénéficie d’un soutien croissant sur la scène internationale :
- La France soutient officiellement le plan, le qualifiant de “réaliste et crédible”.
- Les États-Unis, depuis la reconnaissance américaine de 2020, voient dans cette autonomie un rempart contre l’instabilité sahélienne.
- L’Espagne, ancienne puissance coloniale, a franchi un cap historique en 2022 en soutenant la proposition marocaine, provoquant un froid diplomatique avec Alger.
- L’Allemagne, les Pays-Bas ou encore la Hongrie emboîtent le pas, misant sur la stabilité régionale et les partenariats économiques avec Rabat.
La marginalisation du Polisario sur le continent africain
En Afrique, l’érosion de la reconnaissance diplomatique de la “RASD” est spectaculaire. Plus de 30 pays africains, dont le Nigeria, le Sénégal ou le Rwanda, ont gelé ou retiré leur reconnaissance. Le Maroc, actif dans la coopération Sud-Sud, investit massivement dans le développement du Sahara : ports, routes, énergies renouvelables, projet de gazoduc atlantique Nigeria-Maroc…
Cette stratégie séduit également hors du continent. Des pays comme l’Argentine, la Bolivie, le Pérou en Amérique latine, ou l’Inde, le Japon et la Corée du Sud en Asie, révisent leur position au profit d’une approche pragmatique, orientée vers les bénéfices économiques et la stabilité régionale.
Des soupçons de dérive sécuritaire
L’ONES alerte sur une menace sécuritaire persistante émanant du Polisario. La région sahélo-saharienne, instable, est devenue un terrain de jeu pour les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, ainsi que pour les trafics d’armes, de drogue et de migrants.
Selon l’Observatoire, les camps de Tindouf présentent une porosité inquiétante avec ces réseaux criminels. Des rapports signalent des liens présumés entre certains éléments du Polisario et des groupes armés opérant dans le Sahel, accentuant leur caractère déstabilisateur.
Un appel à la requalification du Polisario
Face à ce constat, l’ONES appelle à requalifier juridiquement le Polisario en organisation terroriste. Objectif : geler ses financements, restreindre sa mobilité diplomatique et neutraliser ses relais dans la région. Cette position s’aligne avec la stratégie de lutte contre le terrorisme portée par Rabat, notamment au sein du G5 Sahel et à travers des accords bilatéraux avec le Mali, le Niger ou encore la Mauritanie.
L’initiative d’autonomie : un projet de stabilité régionale
L’ONES réaffirme que l’initiative marocaine d’autonomie, proposée en 2007, constitue la seule voie crédible pour résoudre le conflit tout en répondant aux défis sécuritaires de la région. Ce plan, qui garantit une large autonomie aux Sahraouis sous souveraineté marocaine, est perçu comme un modèle de gouvernance conciliant développement et sécurité.
Les investissements du Maroc dans la région — ports, routes, parcs éoliens et solaires — visent à transformer le Sahara en un hub économique régional, réduisant les vulnérabilités exploitées par les extrémistes.
Un acteur régional désormais incontournable
Le rapport conclut que le Polisario, relégué à un rôle marginal, n’a plus d’existence que dans des discours nostalgiques. Sans légitimité populaire, sans capacité militaire et sans appui diplomatique significatif, le mouvement semble condamné à l’obsolescence.
Maintenir l’ambiguïté à son sujet reviendrait à ignorer les avancées irréversibles du Maroc et à compromettre la stabilité d’une région vitale pour la lutte antiterroriste mondiale. Dans un Sahel en crise, le Maroc s’affirme comme un acteur central, alliant vision sécuritaire, développement durable et diplomatie proactive.
La Rédaction

