La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’apprête à officialiser le retrait du Mali, prévu pour le 29 janvier 2025. Une décision qui soulève des interrogations sur les répercussions économiques, politiques et sociales de cette séparation historique.
Une décision actée et encadrée
Selon des sources locales, une lettre officielle adressée par la CEDEAO au ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a confirmé que le Mali quittera l’organisation régionale conformément à l’article 91 du Traité révisé. Ce retrait fait suite à une notification formelle envoyée par Bamako en janvier 2024 et reconnue par les dirigeants ouest-africains lors d’un sommet tenu à Abuja en décembre 2024.
Pour assurer une transition sans heurts, le président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray, a proposé une réunion technique entre les deux parties. L’objectif est de clarifier les modalités pratiques de ce départ tout en explorant des voies pour maintenir un dialogue constructif post-retrait.
Une union fragilisée
Depuis sa création en 1975, la CEDEAO s’est imposée comme un pilier de l’intégration économique et politique en Afrique de l’Ouest. Le départ du Mali constitue un revers symbolique et pratique pour l’organisation, qui se retrouve face à un défi de taille : préserver l’unité régionale malgré cette rupture.
Ce retrait pourrait compliquer les collaborations interétatiques, notamment en matière de commerce, de mobilité et de sécurité, des domaines où les accords de la CEDEAO ont historiquement joué un rôle clé. Les populations maliennes, déjà confrontées à des crises multiples, risquent de ressentir l’impact de cette désaffiliation sur leurs conditions de vie.
Une région en attente
La gestion de ce divorce aura des implications bien au-delà des frontières maliennes. Elle pourrait redéfinir les dynamiques de coopération dans une région où les défis sécuritaires, économiques et politiques nécessitent une approche concertée.
Le retrait du Mali de la CEDEAO marque ainsi un tournant dans l’histoire ouest-africaine. Reste à savoir si cette séparation pourra être gérée de manière à limiter les fractures et à éviter une fragilisation supplémentaire de l’intégration régionale.
La Rédaction

