Ouvrir les cœurs, rencontrer l’autre, tisser des ponts entre croyances : c’est tout l’esprit de Nostra Aetate, déclaration du Concile Vatican II qui fête cette année ses 60 ans. À cette occasion, le Vatican a accueilli des représentants du judaïsme, de l’islam, de l’hindouisme et des religions traditionnelles africaines, mettant en lumière le rôle central de l’Afrique dans le dialogue interreligieux mondial.
L’Afrique : un acteur du dialogue entre cultures et religions
Pour l’abbé Pierre Kabongo N’kishi, prêtre congolais et professeur à l’Université pontificale Grégorienne, l’Afrique est loin d’être un simple spectateur. « L’Afrique est déjà un moteur du dialogue interreligieux », affirme-t-il. Il cite le rite romain adapté pour les diocèses du Congo, exemple concret d’une rencontre harmonieuse entre traditions africaines et foi chrétienne. Selon lui, « soixante ans après Nostra Aetate, l’esprit du texte reste vivant, et notre continent continue de montrer comment les traditions locales peuvent enrichir la foi universelle ».
Les initiatives africaines, qu’elles soient pastorales, universitaires ou communautaires, sont autant de preuves que le dialogue peut être concret et fécond. Les rencontres, débats et programmes de formation illustrent comment la rencontre des croyances peut renforcer la paix et la fraternité.

Une célébration historique au Vatican
L’événement s’est déroulé dans la Salle Paul VI le 28 octobre, avec une forte présence africaine parmi les participants. Le pape Léon XIV a rappelé dans son discours que Nostra Aetate vise à « aider nos peuples à se libérer des chaînes et de la haine ». Ces mots résonnent particulièrement sur un continent où les religions et cultures coexistent depuis des siècles.
L’abbé Kabongo résume : « Le monde entier, y compris l’Afrique, a besoin de paix. C’est par le dialogue entre les religions et les cultures que nous pourrons tisser des amitiés et marcher ensemble vers la plénitude et la perfection ». Cette déclaration incarne l’engagement africain pour un dialogue ouvert et constructif.
L’Afrique comme exemple vivant de dialogue interculturel
Au-delà de la célébration, l’Afrique se révèle exemple vivant de dialogue interculturel, où traditions ancestrales et foi chrétienne cohabitent et s’enrichissent mutuellement. Le continent démontre que le dialogue interreligieux n’est pas un concept abstrait, mais une pratique quotidienne capable de créer des ponts durables entre communautés.
Le 60ᵉ anniversaire de Nostra Aetate rappelle ainsi à tous que le dialogue et la paix sont possibles, et que l’Afrique a un rôle majeur à jouer pour inspirer le monde entier.
La Rédaction

