Progrès limités, moral affaibli et terrain toujours instable : un an après le début de la mission multinationale, Haïti reste en proie à la violence.
Un an jour pour jour après l’arrivée des premiers policiers kényans en Haïti, la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) a commémoré discrètement son anniversaire à Port-au-Prince. Loin des symboles triomphalistes, c’est la sobriété qui a dominé la cérémonie, dans un pays toujours ravagé par l’insécurité.
La Représentante spéciale de l’ONU pour Haïti, María Isabel Salvador, a rappelé l’objectif principal de cette mission : soutenir la Police nationale haïtienne dans la lutte contre les gangs qui contrôlent désormais près de 85 % de la capitale
« La résolution MSS joue un rôle essentiel en apportant un soutien opérationnel à la Police nationale d’Haïti, notamment à travers la conduite d’opérations conjointes », a-t-elle déclaré.
Le commandant kényan de la MSS, Godfrey Otunge, a quant à lui ouvert la cérémonie par une minute de silence en hommage aux deux policiers kényans tués en opération depuis le début du déploiement. Il a insisté sur l’importance de la persévérance et de la coopération internationale, tout en reconnaissant les nombreux défis à surmonter.
Un bilan encore fragile
Malgré l’arrivée de 800 policiers kényans, les résultats restent décevants. La mission n’a pas réussi à freiner l’expansion des groupes armés, toujours omniprésents dans les quartiers de Port-au-Prince.
En coulisses, des tensions minent également l’efficacité de la MSS. Plusieurs agents kényans dénoncent des retards répétés dans le paiement de leurs soldes, alimentant un climat de frustration et un affaiblissement du moral.
L’espoir s’effrite
À l’origine, le déploiement kényan avait été salué comme un signe fort de la solidarité africaineenvers Haïti, pays francophone plongé dans une crise multidimensionnelle. Mais un an après, la désillusion est palpable. Les Haïtiens attendent toujours des résultats concrets, alors que la violence reste quotidienne et la confiance envers les autorités internationales s’amenuise.
La mission MSS, bien que soutenue par l’ONU, est aujourd’hui confrontée à une urgence : passer des intentions aux actes pour ramener l’ordre et permettre une véritable reconstruction de l’État haïtien.
La Rédaction

