Réunie mardi 22 juillet au Caire, la Ligue arabe a lancé un cri d’alerte face à la dégradation dramatique de la situation humanitaire dans la bande de Gaza. Alors que les combats se poursuivent entre Israël et le Hamas, plusieurs voix au sein de l’organisation régionale ont dénoncé ce qu’ils qualifient de “politique de famine” et une “ghettoïsation humanitaire” sans précédent.
Une réunion d’urgence pour Gaza
À l’initiative de plusieurs pays membres, une session extraordinaire s’est tenue pour évaluer l’ampleur de la crise et envisager des mesures diplomatiques. La réunion a été marquée par des déclarations virulentes contre la gestion de l’aide humanitaire et les conditions de vie à Gaza.
Ahmad Abu Holi, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a pointé du doigt la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), l’accusant d’être indirectement responsable de la mort de centaines de civils.
“Gaza meurt de faim. Gaza doit être évacuée. Une soi-disant ville humanitaire est en train d’être préparée : une nouvelle prison, une nouvelle mort, sous couvert de générosité”, a-t-il dénoncé.
L’aide humanitaire dans la tourmente
Ces dernières semaines, plusieurs centaines de Palestiniens auraient trouvé la mort en tentant d’accéder à des convois de l’ONU ou des sites d’aide contrôlés par la GHF, déclenchant une vive controverse. Sur le terrain, les ONG peinent à maintenir leurs opérations en raison de l’insécurité et du manque d’accès.
Amjad Adaileh, représentant de la Jordanie, a lui aussi lancé un avertissement grave :
“Nous n’oublierons pas Gaza. La bande est devenue un enfer à ciel ouvert. Une zone de famine, de désolation, de mort lente. L’arme utilisée ici, c’est la faim. Et elle tue en silence depuis 21 mois.”
Un bilan humain effroyable
Selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza – considéré comme une source fiable par l’ONU malgré son rattachement au Hamas – plus de 59 000 Palestiniens ont été tués depuis le début du conflit, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants. Le territoire, aujourd’hui ravagé, est décrit par les diplomates arabes comme “inhabitable”.
Le conflit a éclaté après l’attaque du 7 octobre 2023, au cours de laquelle le Hamas a tué environ 1 200 personnes et enlevé 251 otages. Moins de la moitié des 50 otages encore retenus seraient encore en vie selon les dernières estimations.
La Rédaction

