Le greenwashing, ou écoblanchiment, n’est plus seulement l’apanage des grandes entreprises occidentales. Partout dans le monde, des marques utilisent l’argument écologique pour séduire les consommateurs, même lorsque leurs pratiques restent polluantes ou peu durables. L’Afrique, en pleine croissance économique et consciente des enjeux environnementaux, n’échappe pas à ce phénomène mondial.
Quand l’image verte cache la réalité
Le greenwashing consiste à revendiquer des pratiques écologiques trompeuses pour séduire les consommateurs, sans que ces engagements soient réellement mis en œuvre. Derrière des slogans séduisants, des labels brillants et des campagnes publicitaires spectaculaires, certaines entreprises masquent des pratiques polluantes ou inefficaces, donnant une fausse impression de durabilité.
Des exemples internationaux emblématiques
• TotalEnergies : Récemment condamnée par un tribunal français, l’entreprise a été reconnue coupable d’avoir trompé le public sur sa prétendue neutralité carbone d’ici 2050, alors que sa production de combustibles fossiles continuait d’augmenter.
• H&M : Le géant de la mode rapide met en avant des collections « durables » ou « conscientes », mais la production massive et le recyclage limité montrent que l’impact réel reste faible.
• Volkswagen : Le scandale « dieselgate » a révélé comment une entreprise pouvait vanter des véhicules « propres » tout en truquant les tests d’émission.
• Nestlé : Critiquée pour avoir présenté des bouteilles « recyclables » alors que la majorité finissait en décharge ou dans la nature.
Ces exemples démontrent que le greenwashing touche tous les secteurs : énergie, mode, alimentation, automobile et technologie.
Le greenwashing en Afrique : un phénomène sous-estimé
Le continent africain, malgré sa diversité et ses spécificités, n’est pas épargné :
• Dans l’agroalimentaire, certains produits sont étiquetés « bio » ou « naturels » sans certification claire, alors que les pratiques agricoles restent intensives et polluantes.
• Dans le secteur énergétique et des infrastructures, des projets vantés comme « verts » bénéficient de subventions et d’une communication massive, mais leur impact réel sur l’environnement reste élevé.
• Dans la mode locale, certaines marques utilisent l’argument « éthique » pour séduire une clientèle urbaine et internationale, sans réelle transformation de leurs méthodes de production.
Ainsi, l’Afrique, comme le reste du monde, est confrontée à un véritable défi : distinguer les initiatives durables des promesses trompeuses.
Comment identifier le greenwashing ?
Pour ne pas se laisser tromper, les consommateurs peuvent rester vigilants :
• Méfiez-vous des termes vagues comme « naturel », « bio » ou « respectueux de l’environnement » sans preuve tangible.
• Vérifiez les labels et certifications reconnus et indépendants.
• Soyez attentif aux actions concrètes, aux chiffres et aux résultats mesurables plutôt qu’aux slogans publicitaires.
• Consultez les rapports et données publiques sur l’impact réel des entreprises.
Pourquoi le greenwashing est dangereux
Le greenwashing ne trompe pas seulement le consommateur : il ralentit la transition écologique, détourne l’attention des initiatives véritablement durables et peut fragiliser la confiance envers les entreprises qui agissent sincèrement pour l’environnement. À l’échelle mondiale et africaine, il masque souvent l’ampleur réelle des défis environnementaux.
Vigilance et transparence
Du nord au sud de la planète, le greenwashing révèle le fossé entre communication et réalité. En Afrique comme ailleurs, le consommateur averti reste le meilleur rempart contre ces pratiques trompeuses. L’écologie ne doit pas être un simple argument commercial : elle doit être un engagement concret, mesurable et sincère.
La Rédaction

