La convention nationale démocrate de 2024, qui s’est tenue cette semaine à Chicago, a pris une tournure inattendue en mettant en avant des voix républicaines critiques envers Donald Trump. Ces figures, autrefois fidèles au parti républicain, se sont alignées pour exprimer leur soutien à Kamala Harris et pour mettre en garde contre les dangers que représenterait un retour de Trump à la présidence.
Des républicains en première ligne contre Trump
Adam Kinzinger, ancien représentant de l’Illinois et l’un des rares républicains à avoir voté en faveur de la destitution de Trump en 2021, a prononcé un discours marquant lors de la convention. « Le 6 janvier, j’ai assisté à la profanation de notre tradition sacrée de transfert pacifique du pouvoir, ternie par un homme trop fragile, vaniteux et faible pour accepter la défaite », a-t-il déclaré devant une foule enthousiaste scandant « USA ! USA ! ». Pour Kinzinger, ce jour-là a révélé à quel point la démocratie américaine était en danger. Il a insisté sur le fait que le soutien à Kamala Harris, malgré des divergences politiques, est crucial pour protéger les valeurs fondamentales de la nation.
Kinzinger n’était pas le seul à prendre la parole. Stephanie Grisham, ancienne attachée de presse de la Maison Blanche sous Trump, a également partagé des témoignages édifiants sur l’ancien président. Elle a décrit un homme sans empathie, plus préoccupé par son image que par le bien-être du pays. Grisham a rappelé qu’après l’attaque du Capitole, elle avait suggéré à Melania Trump de dénoncer publiquement la violence, une proposition que l’ex-première dame a refusée. Selon elle, cette inertie face à l’insurrection a été l’une des raisons de sa démission.
Un appel à la défense de la démocratie

Olivia Troye, ancienne conseillère de sécurité nationale du vice-président Mike Pence, a également pris la parole, dénonçant la façon dont Trump a sapé les institutions démocratiques. « Trump a semé le doute et la division, c’est son mode opératoire », a-t-elle affirmé. Troye a appelé ses collègues républicains à voir au-delà des lignes partisanes pour protéger la démocratie. En tant que Latina ayant grandi au Texas, elle a souligné que ses valeurs familiales, qui l’avaient conduite au parti républicain, étaient aujourd’hui celles qui la poussent à soutenir Kamala Harris.
Geoff Duncan, ancien lieutenant-gouverneur de Géorgie, a lui aussi tiré la sonnette d’alarme sur les dangers d’un retour de Trump au pouvoir. « Trump est une menace directe pour la démocratie », a-t-il déclaré, appelant les républicains à faire preuve d’honnêteté intellectuelle et à reconnaître que le parti a dévié de ses principes conservateurs.
Une riposte de la campagne Trump
Face à ces critiques, la campagne de Trump a répondu en accusant les démocrates de se concentrer excessivement sur l’ancien président plutôt que sur les problèmes qui préoccupent les électeurs, tels que l’inflation, la sécurité publique, et la gestion des frontières. Brian Hughes, conseiller principal de la campagne Trump, a déclaré que les démocrates semblaient plus intéressés par l’homme contre lequel ils se présentent que par les raisons pour lesquelles ils se présentent.
La convention nationale démocrate de 2024 a donc non seulement servi à mobiliser la base du parti, mais a également offert une plateforme à des républicains déçus, désireux de défendre la démocratie contre ce qu’ils perçoivent comme une menace existentielle. Leurs discours ont souligné l’importance de l’élection à venir et ont appelé les électeurs, au-delà des affiliations partisanes, à choisir le camp de la démocratie.
La Rédaction