Une avancée majeure se profile pour les créateurs de contenus ivoiriens. La ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, annonce des négociations directes avec les géants du numérique pour rendre la monétisation accessible sur le territoire.
À l’ouverture de la 11e édition du Festival des Étoiles Émergentes du Film, tenue à Abidjan, Madame Françoise Remarck a pris la parole pour livrer une annonce attendue depuis des années par la jeunesse créative ivoirienne. Le gouvernement initie des démarches officielles auprès des plateformes comme YouTube, dans le but de permettre aux créateurs locaux de bénéficier pleinement de la monétisation de leurs contenus.
« Nous allons rencontrer YouTube et les autres plateformes pour leur signifier qu’ils ne peuvent plus exploiter gratuitement les œuvres de nos créateurs de contenus », a martelé la ministre, visiblement déterminée.
Jusqu’à présent, la Côte d’Ivoire ne figurait pas parmi les pays éligibles à la monétisation sur YouTube. Résultat : des centaines de vidéastes, humoristes, documentaristes, éducateurs ou musiciens ivoiriens voyaient leurs vidéos cumuler des milliers, voire des millions de vues sans retour financier, à moins de passer par des circuits alternatifs et parfois illégaux.
Une bataille pour la reconnaissance numérique
L’initiative portée par le ministère s’inscrit dans une volonté plus large de renforcer l’économie numérique culturelle en Côte d’Ivoire. Dans un pays où la jeunesse représente près de 70 % de la population et consomme massivement du contenu en ligne, permettre à cette même jeunesse de produire et de vivre dignement de ses créations constitue un enjeu stratégique.
Saluée par de nombreux acteurs du secteur, cette annonce marque un signal fort : celui d’une souveraineté numérique qui refuse l’exploitation unilatérale des talents africains. Si les négociations aboutissent, la Côte d’Ivoire pourrait devenir un modèle pour d’autres pays africains encore privés d’accès à la monétisation.
Le combat pour la monétisation locale est aussi une bataille pour la visibilité, l’indépendance économique et la professionnalisation de tout un pan de la culture ivoirienne.
La Rédaction

