À partir du 3 septembre, le Québec mettra en place des mesures significatives pour réduire le nombre de résidents temporaires dans la province. Le programme des travailleurs étrangers temporaires sera suspendu pendant six mois pour les emplois à Montréal offrant un salaire inférieur au seuil médian de 37 600 euros par an. Seuls les secteurs de la santé, de l’éducation, de la construction, de l’agriculture et de la transformation alimentaire seront exemptés de cette suspension, selon Radio-Canada.
En parallèle, un projet de loi sera présenté pour limiter l’admission des étudiants internationaux, alors que les collèges de la province sont déjà en surpopulation, rapporte La Presse.
Le Québec compte actuellement 600 000 immigrants temporaires, dont 190 000 demandeurs d’asile, soit plus de la moitié du total canadien. Le Premier ministre François Legault, de centre-droit, a justifié ces mesures par la nécessité de “protéger les services publics” face à une situation d’intégration jugée excédentaire.
Les partis d’opposition, comme le Parti québécois, estiment que ces mesures sont insuffisantes. Ce dernier prévoit de proposer en octobre un plan de réduction plus drastique de toutes les catégories d’immigration, qu’elle soit temporaire ou permanente.
Les employeurs, quant à eux, expriment leur inquiétude face à ces restrictions. Le Montreal Gazette note que ces nouvelles règles pourraient exacerber les pénuries de main-d’œuvre à Montréal, où le taux de chômage est plus élevé comparé au reste de la province. Christine Fréchette, ministre de l’Immigration québécoise, souligne que ces mesures ciblent particulièrement la métropole pour cette raison.
Véronique Proulx, directrice de l’organisme Manufacturiers et exportateurs du Québec, conteste cette approche, affirmant que les entreprises se tourneraient moins vers le recrutement international si le bassin de main-d’œuvre local était suffisant.
François Legault appelle également le gouvernement canadien à intensifier ses efforts pour contrôler l’immigration. Radio-Canada rappelle que 420 000 des 600 000 immigrants temporaires au Québec sont sélectionnés ou gérés par le gouvernement fédéral.
La Rédaction