Une élection marquée par la contestation et les tensions politiques
Le Conseil constitutionnel du Cameroun a officiellement confirmé la réélection de Paul Biya pour un huitième mandat à la présidence du pays. Selon les résultats officiels annoncés le 27 octobre 2025, le président sortant a obtenu 53,66 % des voix, devançant largement son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary, crédité de 35,19 % des suffrages.
Une élection sous tension
Le scrutin, qui s’est tenu le 12 octobre 2025, a été marqué par des tensions politiques et sociales importantes. Issa Tchiroma Bakary, ancien allié de Biya, avait d’ores et déjà contesté les résultats avant leur proclamation, affirmant avoir remporté l’élection avec 54,8 % des voix. Le candidat de l’opposition a dénoncé des irrégularités et fraudes électorales, évoquant des arrestations de militants et des restrictions d’internet.
Des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes, notamment Yaoundé, Garoua et Maroua, provoquant au moins deux décès et plus d’une centaine d’arrestations, selon des observateurs locaux.
Un président historique
À 92 ans, Paul Biya est le chef d’État en fonction le plus ancien au monde, dirigeant le Cameroun depuis 1982. Sa longévité politique a été facilitée par la réforme constitutionnelle de 2008, qui a supprimé la limite de mandats, ouvrant la voie à ce huitième mandat.
Réactions et perspectives
La réélection de Paul Biya s’inscrit dans un contexte de controverse et de polarisation politique, avec l’opposition dénonçant des pratiques anti-démocratiques. Pour le président, ce nouveau mandat est l’occasion de poursuivre ses politiques de stabilité et de développement, mais il devra également répondre aux attentes d’une population de plus en plus exigeante en matière de transparence et de démocratie.
L’avenir politique du Cameroun reste donc incertain, avec une opposition déterminée et des tensions sociales persistantes qui pourraient influencer les prochaines années de gouvernance.
La Rédaction

