L’Afrique, longtemps perçue comme un eldorado pour l’exploitation pétrolière, semble aujourd’hui faire face à une réalité plus complexe. Tandis que Donald Trump, ex-président des États-Unis, martelait son slogan « Drill baby drill » lors de sa réélection, visant à encourager le forage de pétrole sur le sol américain, le continent africain semble en marge de cette ambition.
Les grandes entreprises pétrolières américaines, telles qu’ExxonMobil, Chevron, Marathon Petroleum et ConocoPhillips, ont pendant des années été des acteurs clés en Afrique, exploitant ses riches réserves en hydrocarbures. Cependant, une tendance se dessine depuis quelques années : un désengagement progressif du continent. L’attrait des géants pétroliers pour l’Afrique s’amenuise, principalement en raison de deux facteurs : un environnement sécuritaire fragile et des potentialités économiques jugées trop modestes face aux nouvelles découvertes sur le sol américain.
L’essor des énergies renouvelables et l’expansion du pétrole de schiste aux États-Unis ont redéfini le paysage énergétique mondial. Avec une production de 19,3 millions de barils par jour en 2023, soit trois fois plus que l’ensemble du continent africain, les États-Unis dominent désormais largement le marché mondial. En conséquence, les majors américaines privilégient davantage leurs investissements dans le pétrole de schiste, en concentrant leurs efforts en Amérique du Nord, délaissant ainsi l’Afrique.
Cette situation soulève des inquiétudes pour les pays africains riches en ressources naturelles, qui avaient longtemps compté sur l’exportation de pétrole pour dynamiser leur économie. Mais au-delà de l’absence d’intérêt pour de nouveaux projets d’exploration, il faut aussi prendre en compte le contexte géopolitique et les risques sécuritaires croissants dans certaines régions, rendant l’Afrique moins attractive pour les investisseurs étrangers.
Les ONG et défenseurs du climat se montrent cependant prudents, craignant que les États-Unis, sous la pression d’une administration favorable au pétrole et aux énergies fossiles, ne cherchent à intensifier leur exploitation des ressources naturelles au détriment des engagements climatiques. Mais pour l’heure, la réalité semble être ailleurs : malgré les discours enthousiastes, l’Afrique se retrouve dans une position délicate, ne bénéficiant pas d’un regain d’intérêt significatif de la part des grandes entreprises pétrolières américaines.
Dans ce contexte, le continent pourrait être contraint de repenser sa stratégie énergétique. La diversification vers des énergies renouvelables et la recherche de partenaires en dehors du cercle américain pourraient bien devenir des priorités pour les nations africaines si elles souhaitent répondre à la fois aux défis économiques et climatiques.
La Rédaction