Le phénomène du **land grabbing** en Afrique, ou accaparement des terres, constitue un frein majeur à l’émergence du continent. Des millions d’hectares de terres arables sont acquis par des pays riches ou des multinationales sous couvert de sécurité alimentaire, mais souvent, ces transactions relèvent davantage de la spéculation foncière.
Qu’est-ce que le Land Grabbing ?
Le land grabbing désigne l’acquisition massive de terres arables, généralement dans les pays en développement, par des investisseurs étrangers ou locaux. Présentées comme des opportunités de développement économique, ces transactions se traduisent souvent par l’expulsion des populations locales et l’exploitation de terres pour des cultures d’exportation ou des biocarburants, au détriment de la sécurité alimentaire locale.
Les acteurs et leurs motivations
Parmi les principaux acteurs du land grabbing, on trouve des gouvernements de pays riches, des multinationales et des investisseurs financiers. Les gouvernements, principalement des États du Golfe et d’Asie, cherchent à garantir leur sécurité alimentaire en externalisant la production agricole. Les entreprises multinationales et les fonds d’investissement, quant à eux, sont attirés par la promesse de rendements élevés.
Conséquences sur les populations locales
Les effets du land grabbing sur les communautés locales sont dévastateurs. Ces pratiques peuvent être considérées comme une nouvelle forme de colonialisme, où les terres sont accaparées par des entités étrangères au détriment des populations locales. Comme dans les colonisations passées, ces communautés sont souvent dépossédées de leurs terres, perdant ainsi leurs moyens de subsistance traditionnels comme l’agriculture. Ces déplacements forcent de nombreuses personnes à migrer vers les villes, où elles vivent dans des conditions précaires.
Spéculation foncière ou sécurité alimentaire ?
Si les investissements sont justifiés par la sécurité alimentaire, ils profitent rarement aux populations locales. Derrière ce discours, les véritables motivations sont souvent spéculatives, avec des terres perçues comme des actifs financiers plutôt que comme des ressources pour nourrir les populations.
Le land grabbing en Afrique pose des défis complexes en matière de souveraineté alimentaire et de développement durable, révélant une dynamique où les intérêts financiers priment souvent sur les besoins des populations locales.
La Rédaction