Alors que la guerre entre Israël et le Hamas entre dans son 22e mois, les appels au cessez-le-feu se multiplient. Dernier en date : celui de l’ancien président américain Donald Trump, qui presse pour un accord « d’ici la semaine prochaine » afin de mettre fin aux hostilités et permettre la libération des otages encore détenus. En Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu reste néanmoins circonspect, insistant sur la nécessité de « vaincre le Hamas » avant toute issue durable.
Le conflit, déclenché en octobre 2023 après une attaque sans précédent du Hamas, a transformé la bande de Gaza en champ de ruines. Malgré des négociations actives et l’ombre d’un accord, les habitants de Gaza, épuisés par les déplacements et la faim, expriment leur lassitude.
« Depuis le début de la guerre, ils nous ont promis quelque chose comme ceci : libérez les otages et nous arrêterons la guerre. Nous les avons libérés, mais la guerre a repris », déplore Abdel Hadi Al-Hour, déplacé de Deir al-Balah.
Washington en ligne de mire
Dans ce contexte tendu, un conseiller proche de Netanyahu, Ron Dermer, est attendu à Washington dans les jours à venir pour discuter des contours d’un possible accord de cessez-le-feu. Des sources israéliennes évoquent même une future visite de Netanyahu aux États-Unis, signe que les négociations pourraient franchir un cap décisif.
Mais du côté palestinien, la confiance est rompue. « Même lorsque l’accord a été conclu, nous sommes retournés à la guerre », souligne Karam Abu Mueliq, déplacé dans un camp surpeuplé de Gaza. « Nous ne voulons pas de paroles, nous voulons des actes. »
Fatigue et désespoir dans la bande de Gaza
Dans les camps de réfugiés et les abris improvisés, la lassitude se transforme en résignation. « C’est un rêve pour nous, pour les habitants de Gaza », murmure Mahmoud Wadi, déplacé du nord de l’enclave. « Nous sommes épuisés, nous espérons que la guerre prenne fin. »
L’accord récemment signé entre Israël et l’Iran, qui laisse entrevoir de « vastes possibilités régionales » selon Netanyahu, ne change pour l’instant rien à la situation humanitaire dramatique dans la bande de Gaza. Les évacuations se poursuivent à Jabalia et ailleurs, tandis que les opérations militaires israéliennes restent actives.
Pour les Gazaouis, chaque annonce de cessez-le-feu ressemble à une promesse sans lendemain. Et même les déclarations les plus solennelles, venant de Washington ou de Jérusalem, peinent à ranimer une espérance ensevelie sous les gravats.
La Rédaction

