L’Agence Nationale de la Météorologie (ANAMET) a tenu une conférence de presse le 20 août 2024 à Lomé, pour dévoiler les prévisions saisonnières agro-hydro-climatiques de la petite saison des pluies dans le sud du Togo. Cette rencontre visait à informer les médias sur les conditions météorologiques attendues de septembre à novembre 2024, ainsi qu’à sensibiliser les agriculteurs sur les mesures à prendre face aux défis climatiques.
Une saison des pluies excédentaire au Sud du Togo
D’après les prévisions présentées par M. Agninga Kossi Tchaa, ingénieur météorologue et chef de la division Agro-météo à l’ANAMET, le sud du Togo connaîtra une saison des pluies excédentaire, avec des précipitations au-dessus de la normale. Cette tendance concerne les régions des Plateaux et Maritime, où la saison agricole démarrera légèrement en retard, mais se déroulera globalement dans des conditions normales. Les agriculteurs sont donc encouragés à préparer leurs sols et à semer dès les premières pluies significatives, tout en privilégiant des variétés à cycles courts et résilientes.
Impacts sur les bassins versants et recommandations aux agriculteurs
Sur le plan hydrologique, les écoulements dans les principaux bassins versants du pays, notamment ceux du lac Togo, du Mono et de l’Oti, devraient être excédentaires ou proches de la normale. Ces conditions pourraient entraîner des risques d’inondations, d’où la nécessité pour les populations et les agriculteurs de prendre des précautions, en évitant par exemple l’occupation des zones inondables.
Les experts de l’ANAMET conseillent également une gestion prudente des ressources en eau, afin de garantir l’approvisionnement des barrages hydroélectriques et des infrastructures agricoles. La diversification des cultures, associant des espèces à cycles courts comme le soja, le niébé ou le haricot, est également recommandée pour minimiser les pertes.
La situation pluviométrique dans le Nord : une sécheresse inquiétante
En ce qui concerne le nord du Togo, M. Agninga a évoqué une longue poche de sécheresse, déjà observée et prévue en raison du phénomène El Niño. Ce dernier a perturbé les conditions climatiques habituelles, en favorisant une convection accrue dans le Sahel, tout en étendant l’anticyclone de Sainte-Hélène sur les zones côtières. Cette configuration a conduit à des températures anormalement basses dans le nord du pays, peu propices à la pluviométrie, et a eu un impact négatif sur les cultures, notamment le maïs, qui dans certaines zones, est arrivé à un stade de non-retour.
Les agriculteurs sont ainsi invités à se tourner vers des cultures de substitution à cycles courts, capables de se développer jusqu’à la fin de la saison pluvieuse prévue pour mi-novembre. L’élevage et le maraîchage sont également des alternatives à envisager pour renforcer la résilience face aux aléas climatiques.
Des mois à venir sous surveillance
Les prévisions pour les trois prochains mois annoncent un retour des pluies dans le nord du pays à partir de septembre, avec une saison pluvieuse qui pourrait se prolonger jusqu’en novembre. Au sud, la petite saison des pluies débutera en septembre, avec des précipitations excédentaires à normales. Les populations doivent rester vigilantes, surtout dans les zones à risque d’inondation, pour sécuriser leurs activités économiques et agricoles.
Dr Issaou Latifou, directeur général de l’ANAMET, a conclu en soulignant que les changements climatiques accentuent la récurrence des phénomènes météorologiques extrêmes, d’où l’importance d’adopter des stratégies agricoles adaptées pour garantir la sécurité alimentaire du pays.
La Rédaction