Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté ce 31 octobre une résolution soutenant le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental, marquant un tournant diplomatique majeur dans un conflit vieux de cinquante ans.
Un vote décisif à New York
Réunis vendredi à New York, les membres du Conseil de sécurité ont adopté la résolution par 11 voix pour, 3 abstentions (Russie, Chine, Pakistan), tandis que l’Algérie n’a pas pris part au vote. Ce texte réaffirme la primauté du plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 comme « la solution la plus sérieuse, crédible et réaliste » pour mettre fin au différend territorial.
La résolution renouvelle par ailleurs pour un an le mandat de la MINURSO, la mission des Nations unies chargée du suivi du cessez-le-feu dans la région, tout en appelant les parties à reprendre le dialogue sous l’égide de l’envoyé spécial Staffan de Mistura.
Un tournant diplomatique pour Rabat
Ce vote constitue une victoire symbolique pour la diplomatie marocaine, qui milite depuis des années pour la reconnaissance internationale de son plan d’autonomie. Pour Rabat, cette décision confirme la montée en puissance d’un consensus international favorable à sa proposition, notamment au sein des pays occidentaux et africains.
Les autorités marocaines ont salué un « succès historique » et réaffirmé leur engagement à poursuivre une solution politique « réaliste et durable » sous souveraineté nationale.
La déception du Front Polisario
À l’inverse, le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, a dénoncé une « capitulation morale » de l’ONU, estimant que le vote marginalise définitivement l’option du référendum d’autodétermination. Le mouvement sahraoui a accusé le Conseil de sécurité de « renier le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », promettant de poursuivre la lutte diplomatique et juridique.
Du côté d’Alger, le ministère des Affaires étrangères a exprimé son « profond désaccord » avec une résolution jugée « déséquilibrée et partiale ».
Une ligne de fracture internationale persistante
Si le texte a été adopté à une large majorité, les abstentions de la Russie, de la Chine et du Pakistanillustrent la persistance de divergences au sein du Conseil. Ces pays reprochent à la résolution de s’écarter du principe de neutralité historique des Nations unies sur la question du Sahara occidental.
Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont au contraire salué une « avancée réaliste », estimant que le plan marocain offre un cadre pragmatique pour stabiliser durablement la région.
Et après ?
Ce vote ne clôt pas le dossier du Sahara occidental, mais il redéfinit profondément les équilibres diplomatiques autour de la question. En plaçant officiellement l’autonomie au centre du processus onusien, le Conseil de sécurité a fait pencher la balance du côté du Maroc, tout en laissant ouverte la voie à un dialogue politique renouvelé.
Reste à savoir comment le Front Polisario et l’Algérie réagiront sur le terrain, alors que la tension militaire reste vive le long du mur de défense marocain.
La Rédaction

