A travers le programme d’assistance Feed the Future Enhancing Growth Through Regional Agricultural Input Systems (EnGrais) financé par USAID (Agence des Etats-Unis pour le développement international), le Centre International de Développement des Engrais (IFDC) a organisé ce 11 juillet un webinaire animé par le Dr Ekwe Dossa, Directeur de la santé des sols et la productivité à IFDC. Ce webinaire a rassemblé près de 200 acteurs de la chaine de valeur agricole en Afrique autour du thème : « Valoriser le phosphate naturel pour une agriculture durable et amélioration de la sécurité alimentaire ».
Pour garantir la sécurité alimentaire dans les pays en voie de développement et augmenter les revenus des producteurs dans un contexte de forte démographie, il faut impérativement la mise en place d’une agriculture intensive et durable. L’un des moyens pour y arriver est la mise à l’échelle des nouvelles technologies spécifiques au sol. D’après une étude de l’IFDC, les sols en Afrique de l’Ouest sont altérés avec une forte prédominance de l’argile. Ainsi pour une production à grande échelle, il faut renforcer la fertilité des sols en introduisant du phosphate naturel, disponible dans plusieurs pays de la sous-région. C’est dans l’optique de mener une réflexion autour du sujet que l’IFDC a organisé cette rencontre virtuelle. Au centre des débats, le Dr Ekwe Dossa a exposé les résultats de ses recherches, sur la possibilité d’exploitation des gisements de phosphate naturel au plan social, ainsi que les options de fabrication , les récents développements de l’industrie et de la recherche en conformité avec les directives de la CEDEAO sur les engrais et la santé des sols visant à booster la productivité agricole.
Selon le Dr Ekwe Dossa, face à la menace de dégradation continue du sol, une gestion durable de ces terres est nécessaire pour fournir de la nourriture à une population en pleine croissance et le phosphate est un moyen simple et accessible pour améliorer la structure du sol qui devient appauvrie après une longue pratique de la culture. Il a expliqué la possibilité offerte par le phosphate naturel en tant que source de phosphore pour les plantes, l’activation du phosphate naturel pour en améliorer la solubilité et augmenter son efficacité. Il pense aussi qu’une politique doit être mise en place pour promouvoir l’utilisation de la roche phosphatée afin de reconstituer le capital P des sols sahéliens compte tenu du cout actuel des engrais importés et de la disponibilité de gisement locaux de roche phosphatée

« Nous encourageons les décideurs politiques à soutenir l’utilisation du phosphate naturel présent dans nos sous-sol pour la gestion de la fertilité des sols en Afrique. Cela ne résoudra pas complètement le problème, mais contribuera à atténuer certaines situations d’appauvrissement des sols » a recommandé l’expert de l’IFDC. Cette recommandation part de l’essai effectué au Niger en 2021 par l’IFDC dans la production de mil et de niebé sur le sol nigérien. Avec l’introduction du phosphate naturel de Tahoua, on a obtenu des rendements de mil et de niébé deux à trois fois plus élevés que ceux du témoin.
L’IFDC promet d’organiser à une fréquence régulière des rencontres d’échanges similaires pour contribuer à la recherche de solutions durables pour la santé des sols en Afrique et à une productivité accrue grâce à une bonne utilisation des engrais.