Le Nigeria a récemment arrêté sept ressortissants polonais pour avoir brandi des drapeaux russes lors de manifestations antigouvernementales. Ces arrestations interviennent dans un contexte de mécontentement face aux réformes économiques mises en place par le président Bola Tinubu, qui ont entraîné des hausses de prix. Les manifestations, qui ont débuté le 1er août, ont conduit des centaines de milliers de Nigérians dans les rues, exprimant leur colère contre la mauvaise gouvernance et les difficultés économiques.
Les sept Polonais ont été arrêtés à Kano, l’une des villes où les manifestations étaient les plus intenses. Stanislaw Gulinski, le conseiller de Pologne au Nigeria, a confirmé leur arrestation, précisant qu’ils étaient en route pour Abuja au moment de son intervention. Les forces de sécurité ont également arrêté d’autres manifestants, portant le total à plus de 90 arrestations liées à ces événements.
Les autorités nigérianes ont souligné que ces arrestations faisaient partie d’une opération de renforcement de la sécurité plus large et n’étaient pas spécifiquement dirigées contre les ressortissants polonais. Cependant, la présence de drapeaux russes parmi les manifestants a été perçue comme une menace potentielle, notamment en raison des récents coups d’État militaires dans la région du Sahel, où les liens avec la Russie se sont renforcés.
Il est à noter que les réformes économiques du gouvernement, qui incluent la suppression partielle des subventions à l’essence et à l’électricité, ainsi que la dévaluation de la monnaie, ont provoqué une vague de mécontentement. Les manifestants, principalement dans le nord du Nigeria, ont exprimé leur frustration en arborant des drapeaux russes, un geste qui a suscité des inquiétudes quant à l’influence croissante de la Russie en Afrique de l’Ouest. Les autorités ont interprété ces actions comme une provocation, le chef d’état-major des armées, le général Christopher Musa, qualifiant le fait de brandir un drapeau étranger lors de telles manifestations de « délit de trahison ».
La Rédaction