Le gouvernement du Niger a récemment réduit les prix du carburant, revenant à des niveaux similaires à ceux d’il y a dix ans. Depuis le 23 juillet 2024, le prix de l’essence Super 91 est fixé à 499 FCFA, tandis que celui du gasoil est de 618 FCFA. Ces prix s’alignent avec ceux de 2014, où l’essence Super était à 540 FCFA et le gasoil à 538 FCFA. Cette décision, annoncée le 17 juillet, vise à alléger le fardeau économique des ménages nigériens, dont plus de la moitié vit sous le seuil d’extrême pauvreté.
Cette mesure intervient dans un contexte de tensions économiques intensifiées par des sanctions ouest-africaines et des suspensions d’aides internationales suite au coup d’État militaire de juillet 2023. Bien que certaines sanctions aient été levées en février 2024, le pays continue de faire face à des défis économiques majeurs. En 2022, une augmentation du prix du gasoil avait déjà provoqué des manifestations massives, soulignant la sensibilité des Nigériens face aux fluctuations des prix des carburants.
Le gouvernement espère que cette réduction des prix du carburant permettra de diminuer les coûts du transport, ce qui pourrait, à son tour, faire baisser les prix des produits de première nécessité. Le Secrétariat général du gouvernement Mahamane Roufai Laouali a précisé que cette initiative s’inscrit dans les engagements du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) pour améliorer le pouvoir d’achat des citoyens. Cependant, des défis logistiques persistent. Les exportations de pétrole nigérien sont actuellement bloquées par des soucis diplomatiques avec le Bénin, ce qui oblige le pays à explorer des routes alternatives via le Togo et le Burkina Faso.
Il est à rappeler que le soutien international, notamment le versement immédiat de 70 millions de dollars approuvé par le Fonds Monétaire International (FMI) le mercredi 17 juillet, demeure essentiel pour le Niger afin de financer divers programmes. La Société nigérienne du pétrole (SONIDEP) a également lancé des opérations de prospection pour augmenter sa production, mais l’impact de ces initiatives sur l’économie nationale reste à évaluer.
La Rédaction