Le 1er août 2024, le président Faure Gnassingbé a reconduit Madame Victoire Tomegah Dogbé au poste de Premier ministre de la transition. Cette nomination intervient dans un contexte particulier alors que le pays se prépare à l’instauration d’un régime parlementaire sous la nouvelle constitution de la cinquième république. Cette transition marque un tournant vers une gouvernance plus participative et démocratique.
Revenons sur l’histoire des Premiers ministres togolais depuis 1994 et leur impact sur la politique nationale.
Les Premiers Ministres du Togo : Une Rétrospective des années 90 à 2024
1. Edem Kodjo (1994-1996; 2005-2006)
Intellectuel respecté et ancien secrétaire général de l’Organisation de l’Unité africaine, Edem Kodjo a servi deux fois comme Premier ministre. Son premier mandat (1994-1996) a été marqué par des efforts de réformes économiques et politiques visant à stabiliser le pays après une période de troubles. Lors de son second passage (2005-2006), il a tenté de relever les défis politiques et économiques, mettant l’accent sur la réforme et la stabilisation.
2. Kwassi Klutse (1996-1999)
Kwassi Klutse a succédé à Edem Kodjo et a dirigé le gouvernement pendant une période de relative stabilité. Son mandat a été centré sur la poursuite des réformes économiques et la consolidation de la paix sociale.
3. Agbéyomé Kodjo (2000-2002)

Agbéyomé Kodjo a été nommé Premier ministre au début du nouveau millénaire. Son mandat a été marqué par des tentatives de modernisation des infrastructures et d’amélioration de la gestion des finances publiques, malgré les tensions politiques.
À la suite de désaccords au sein du parti RPT il a publié une tribune dont la teneur critique envers le général l’a poussé vers l’exil. Retour en 2005 au pays où il créa son parti politique.
4. Koffi Sama (2002-2005)
Koffi Sama a dirigé le gouvernement avant le retour d’Edem Kodjo. Il a mis l’accent sur les réformes socio-économiques et l’amélioration des services publics, le tout dans un climat politique complexe.
5. Edem Kodjo (2005-2006)
Edem Kodjo a été rappelé pour un second mandat, où il a continué ses efforts de réformes politiques et économiques.
6. Yawovi Agboyibo (2006-2007)
Yawovi Agboyibo, fondateur du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), a dirigé le gouvernement avec un accent sur la réconciliation nationale et les réformes politiques. Son mandat a duré du 20 septembre 2006 au 6 décembre 2007.
7. Gilbert Houngbo (2008-2012)
Ancien fonctionnaire international, Gilbert Houngbo a dirigé avec une approche méthodique . Son mandat a été centré sur la modernisation administrative et la mise en œuvre de réformes pour améliorer la gouvernance et l’efficacité de l’administration publique.
8. Arthème Ahoomey-Zunu (2012-2015)
Arthème Ahoomey-Zunu a mis l’accent sur la croissance économique et le développement infrastructurel. Son gouvernement a travaillé sur des projets de grande envergure pour améliorer les infrastructures et attirer des investissements étrangers.
9. Komi Sélom Klassou (2015-2020)
Komi Sélom Klassou a focalisé son mandat sur le développement des infrastructures et l’amélioration des services publics et du mandat social du président de la république. Sa gestion a été caractérisée par une recherche de stabilité politique et de croissance économique.
10. Victoire Tomegah Dogbé (2020-présent)

Première femme à occuper ce poste, Victoire Tomegah Dogbé a été nommée initialement en 2020 et reconduite le 1er août 2024. Son leadership inclusif et ses efforts pour moderniser l’administration publique sont largement reconnus. Sa reconduction intervient dans une période cruciale alors que le Togo se prépare à passer à un régime parlementaire avec l’adoption de la nouvelle constitution de la cinquième république.
La reconduction de Victoire Tomegah Dogbé comme Premier ministre de la transition symbolise un engagement renouvelé pour la stabilité et la continuité alors que le Togo entre dans une nouvelle ère constitutionnelle. Chaque Premier ministre depuis 1994 a joué un rôle déterminant dans le façonnement de l’histoire politique du pays. Avec l’instauration prochaine d’un régime parlementaire, le Togo se tourne vers un avenir prometteur de gouvernance plus participative et démocratique.
La Rédaction