L’Assemblée Générale de L’AIFO-UEMOA-CEDEAO se tiendra à Cotonou du 7 au 9 août. Cet événement réunira des délégués de divers pays membres ( TOGO, BÉNIN, BURKINA FASO, GHANA, CÔTE D’IVOIRE) pour aborder les enjeux clés de l’organisation.
La partie togolaise sera représentée par par le Président Directeur Général de NIOTO, premier vice-président de L’AIFO-UEMOA-CEDEAO.

Depuis une décennie, la filière oléagineuse de l’espace UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine) et de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) traverse une crise profonde. En proie à deux problèmes majeurs, cette filière vit des heures sombres, menaçant sa compétitivité et sa survie même. L’AIFO-UEMOA-CEDEAO (Association Interprofessionnelle des Oléagineux de l’UEMOA et de la CEDEAO) dresse un constat alarmant mais propose des pistes de solutions prometteuses.

Un Approvisionnement en Matières Premières en Perte de Vitesse
Le premier défi majeur est l’amenuisement des matières premières. La disponibilité des graines de coton, cruciales pour la production oléagineuse, diminue drastiquement, tandis que leurs prix grimpent en flèche. Cette situation entraîne des fermetures prolongées des unités de production, des mises en chômage technique, voire des réductions de personnel. Les usines, privées de leur matière première essentielle, peinent à maintenir leur activité, menaçant ainsi la stabilité économique et sociale de la région.
L’Invasion du Marché par les Produits Asiatiques
Le deuxième problème est l’invasion du marché communautaire par les produits oléagineux d’Asie du Sud-Est.
Cette situation pose un double problème. Souvent de très mauvaise qualité, ces produits créent une concurrence déloyale pour les producteurs locaux.
De plus, leur consommation pourrait entraîner de graves problèmes de santé pour les consommateurs, en raison des normes de production peu rigoureuses et des substances nocives qu’ils peuvent contenir. Moins chers, ils inondent le marché local et réduisent la demande pour les produits « made in CEDEAO ».
Cette concurrence déloyale entraîne une mévente des produits locaux, rendant impossible la poursuite de la production faute de place dans les réservoirs et magasins de stockage.
Une autre cause et non des moindres de cette concurrence déloyale est la problématique du chômage, car chaque produit importé représente une exportation de notre main d’œuvre.
La problématique du chômage doit être réglée par une prise en charge réelle, surtout en situation de crise sécuritaire très élevée. Le chômage doit absolument devenir la priorité des priorités.
Un Diagnostic Rigoureux et des Solutions Proposées
L’AIFO-UEMOA-CEDEAO, après un diagnostic rigoureux de la situation, propose des solutions pour redynamiser la filière. Ces recommandations, si elles sont mises en œuvre rapidement, pourraient mener à l’autosuffisance en produits oléagineux et même à l’exportation.
Sécurisation de l’Approvisionnement
La première recommandation est de sécuriser l’approvisionnement des usines en graines de coton. Cela passerait par l’implication des triturateurs dans les mécanismes de fixation des prix du coton graine et de la graine de coton. En parallèle, des mesures dissuasives contre l’exportation de ces graines hors de la zone UEMOA-CEDEAO sont nécessaires pour garantir un approvisionnement stable et suffisant.
Sécurisation du Marché
Ensuite, il est crucial de sécuriser le marché local en appliquant rigoureusement les dispositions réglementaires contre la fraude et la concurrence déloyale. Des mesures de sécurité sanitaire renforcées doivent également être mises en place pour garantir la qualité des produits locaux.
Un Avenir Prometteur mais Conditionnel
Malgré les défis, la filière oléagineuse peut se vanter de quelques succès. En vingt-quatre ans, l’AIFO-UEMOA-CEDEAO a réalisé des investissements significatifs et formé un personnel hautement qualifié. Aujourd’hui, ses membres aspirent à ce que la CEDEAO tire pleinement profit de ces efforts. Ils souhaitent que cette industrie redynamisée fournisse une huile de grande qualité, enrichie, à prix compétitif, contribuant ainsi au développement économique durable et autocentré de la région.
La filière oléagineuse de l’UEMOA et de la CEDEAO se trouve à un carrefour crucial. Pour éviter sa disparition, il est impératif que les autorités compétentes prennent des mesures urgentes en suivant les recommandations de l’AIFO-UEMOA-CEDEAO. Seule une action concertée et déterminée pourra redonner à cette filière la place qu’elle mérite dans l’économie régionale et mondiale.
La Rédaction
- L’AIFO-UEMOA-CEDEAO est la toute première Organisation Professionnelle Régionale, avec neuf (09) membres répartis dans cinq (05) des quinze (15) pays de la CEDEAO :
- TOGO
- BÉNIN
- GHANA
- BURKINA FASO
- CÔTE D’IVOIRE