L’Atlantique traverse l’une de ses saisons cycloniques les plus intenses de ces dernières décennies. Depuis le début de l’été, les tempêtes s’enchaînent à un rythme inédit, alimentées par des océans anormalement chauds et des conditions atmosphériques propices à leur intensification rapide.
Au cœur de cette agitation météorologique, l’ouragan Melissa s’est imposé comme le symbole d’une dérive climatique tangible : un monstre de catégorie 5 qui a dévasté la Jamaïque, battu des records de puissance et rappelé l’urgence des préparations face aux phénomènes extrêmes.
Une saison plus active que jamais
Chaque année, la saison des ouragans s’étend du 1er juin au 30 novembre dans l’Atlantique. Mais en 2025, les météorologues observent une activité exceptionnelle : la fréquence et la rapidité de formation des tempêtes dépassent largement la moyenne des décennies précédentes.
Les causes principales sont des eaux exceptionnellement chaudes, dépassant parfois 30 °C, et le phénomène La Niña, qui favorise l’intensification rapide des tempêtes en réduisant le cisaillement des vents.
Melissa, l’ouragan de tous les records
Lorsqu’il a touché la Jamaïque, Melissa affichait des vents soutenus de 295 km/h et une pression centrale inférieure à 895 millibars, des valeurs rarement atteintes dans l’histoire de l’Atlantique.
Le Centre national des ouragans (NHC) l’a classé en catégorie 5, la plus élevée sur l’échelle de Saffir-Simpson, faisant de Melissa le cyclone le plus puissant jamais observé sur la Jamaïque.
Dégâts matériels et humains
L’ouragan a provoqué d’immenses dégâts dans les territoires qu’il a traversés :
• Jamaïque : toitures arrachées, routes coupées, arbres déracinés, centaines de milliers de foyers privés d’électricité, glissements de terrain et inondations généralisées.
• Cuba : forte pluie, vagues destructrices et dommages aux infrastructures côtières, bien que le pays ait été partiellement préparé grâce à des évacuations anticipées.
• Bahamas : alerte maximale et impact encore en cours, avec des risques de submersion côtière et de dégâts matériels importants.
Ces événements montrent l’ampleur destructrice d’un ouragan de catégorie 5, capable de paralyser des infrastructures critiques et de menacer des vies humaines en quelques heures seulement.
Une alerte climatique mondiale
Melissa illustre une tendance inquiétante : les cyclones deviennent plus puissants, plus rapides à se former et plus destructeurs.
Les scientifiques relient cette intensification à la hausse des températures océaniques et à la montée du niveau de la mer, qui amplifie les inondations côtières et les dégâts des marées de tempête.
L’ouragan agit ainsi comme un signal d’alerte climatique, rappelant que le changement global a désormais des conséquences directes sur les populations et les infrastructures dans les zones tropicales et subtropicales.
Melissa n’est pas seulement un phénomène météorologique, c’est un rappel brutal de la fragilité humaine face aux forces de la nature.
La saison 2025 restera comme l’une des plus actives et des plus révélatrices de l’intensité des ouragans dans l’Atlantique.
Entre impacts réels et vigilance scientifique, Melissa rappelle que le temps de l’indifférence face au changement climatique est terminé.
La Rédaction

