La question reste toujours posée jusqu’à ce que la banqueSociété Générale qui a entamé un processus de désengagement avec ses filiales en Afrique, annonça mardi passé la cession totale de ses parts de plus de 93% à l’Etat Béninois incluant sa succursale du Togo.
Accosté en Afrique depuis 1864, la banque Société Générale occupe la 20e place mondiale dans le classement du LexisNexis Risk Solutions en 2023, la SocGen est la banque internationale française la plus implantée en Afrique. Avec au total 17 pays dans lesquels elle lève en douce l’ancre. Elle a annoncé ce 30 juillet avoir signé un accord avec l’Etat Béninois pour lui céder l’entité global de ses parts, plus de 93,43% dans la Société Générale Bénin. Cet accord qui doit être validé par les autorités financières et réglementairescompétentes inclue la SG Togo qui est une succursale de la franchise béninoise. Il faut reconnaitre qu’en termes d’impact, le Bénin ne vaut que 33 millions d’euros ( 21 650 377 551 Franc CFA) dans un PNB africain de près de 2 milliard d’euros ( 1 312 204 624 800 Franc CFA ) au 31 décembre 2023. A l’échelle du groupe, elle n’est pas si imposante y compris la succursale togolaise.
Dans cet élan de rupture, la Société Générale s’est déjà retiréede six pays africains à savoir : le Burkina-Faso, le Congo-Brazzaville, la Guinée équatoriale, la Mauritanie et du Tchadet en a fait autant au Maroc en Avril où elle a cédé sa participation de 57% au capital de sa filiale pour un montant de 732,5 millions d’euros (480 654 801 169 Franc CFA) à la holding marocaine Saham de l’ancien ministre marocain de l’industrie Moulay Hafid Elalamy.
Pour répondre à la question du pourquoi la SocGen se retire de l’Afrique après un si long moment d’amitié, deux raisons principales sont avancées. D’abord, des performances économiques qui ne sont pas à la hauteur et les phénomènes comme la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont engendrés des difficultés qui sont à la base de ces retraits. Ensuite en interne, la Société Générale traverse également une crise. En 2023, les résultats nets de la boîte sont en baisse de 26,1% par rapport à 2022, perdant près de 10% en bourse il y a de cela six mois. On peut dire que le plan stratégique du nouveau boss Slawomir Krupa à la tête de la banque, n’a pas du tout marché.
A l’instar de la Société Générale, d’autres groupes bancaires français sont dans la même dynamique de prise de distance par rapport au marché africain (La BNP Paribas, le groupe mutualiste BPCE) de même que ceux anglo-saxon (Royal Bank of Scotland depuis 2015, Standard Chartered Bank en avril 2022). Ce vent de retrait des banques étrangères donnerapeut-être plus de places aux banques locales de s’étendre.
La Rédaction