À six mois de l’élection présidentielle, le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), dirigé par Laurent Gbagbo, intensifie sa contestation contre la Commission électorale indépendante (CEI). Son président du Conseil stratégique et politique, Katinan Koné, a appelé ce jeudi 3 avril à la dissolution de l’organe électoral, qu’il accuse de « partialité » et d’« irrégularités massives » dans la gestion du processus électoral.
Une liste électorale contestée
S’exprimant lors d’une tribune organisée par son parti, Katinan Koné a dénoncé un « contentieux volontairement biaisé » et des conditions d’examen des réclamations restreintes, empêchant, selon lui, une correction équitable du fichier électoral. Il s’appuie sur les travaux de la « Sentinelle anti-fraude électorale » du PPA-CI, qui affirme que plus de six millions d’électeurs inscrits ne rempliraient pas les critères légaux, évoquant notamment la présence de « 2 000 personnes âgées de plus de 160 ans » et d’« enfants nés avant leurs parents ».
Une exclusion jugée politique
Au cœur de la contestation du PPA-CI : la radiation de Laurent Gbagbo de la liste électorale. Condamné dans l’affaire du braquage de la BCEAO, l’ancien président ne peut voter ni se présenter, malgré la grâce présidentielle dont il a bénéficié. Katinan Koné considère cette exclusion comme une « manœuvre politique » visant à écarter son leader, affirmant que la CEI agit sous l’influence du parti au pouvoir, le RHDP.
Une montée des tensions
Le PPA-CI, déterminé à ne pas renoncer à la participation de Laurent Gbagbo à la présidentielle, promet une mobilisation massive. Le rendez-vous est donné les 11 et 12 avril à Dabou pour la « Fête de la renaissance », un événement présenté comme une démonstration de force. À mesure que l’échéance électorale approche, le climat politique ivoirien se charge d’incertitudes.
La Rédaction

