À Ouagadougou, capitale où la moto est le principal moyen de transport, une nouvelle mesure vient renforcer une règle ancienne : le port du casque sera obligatoire dès janvier 2025. Les autorités burkinabè espèrent ainsi freiner les accidents de la route, dont 95 % impliquent des engins à deux roues. Pourtant, cette initiative, bien que saluée par certains, suscite des critiques sur son coût et sa mise en œuvre.
Une mesure nécessaire mais controversée
Avec plus de 6 700 accidents liés aux motos enregistrés sur 7 000 incidents en 2019, les statistiques démontrent l’urgence d’une réglementation stricte. Pour Awusse Gafa Comlan, conducteur de moto, cette obligation est un pas dans la bonne direction : « Nos vies sont précieuses. Un casque peut nous sauver. » Cependant, beaucoup d’usagers restent sceptiques. Ivan Kafando, habitant de Ouagadougou, souligne un manque de sensibilisation : « Avant de sanctionner, le gouvernement doit informer davantage les conducteurs et les vendeurs de motos. »
Des casques encore inaccessibles pour certains
Sur les marchés locaux, un casque coûte entre 7 000 et 30 000 FCFA, une somme jugée exorbitante par une partie de la population. Selon Issa Bonkoungou, vendeur de casques, l’investissement est indispensable : « Un casque protège contre les accidents, mais aussi contre la poussière et le froid. Chaque citoyen devrait en posséder un. »
Cependant, certains usagers, comme Kelly Allado, doutent de la volonté des autorités d’appliquer réellement cette loi : « Ce débat revient souvent, mais sans suite. Il faut que l’État se montre plus ferme cette fois-ci. »
Une vieille loi remise à jour
La loi imposant le port du casque ne date pas d’hier : elle existe officiellement depuis 1978 et a été actualisée en 2005, exigeant des vendeurs de deux-roues d’inclure un casque dans leurs ventes. Mais dans la pratique, peu de marchands respectent cette obligation. Ivan Kafando le déplore : « Lorsque vous achetez une moto, le casque n’est pas automatiquement proposé. Cela doit changer. »
Vers une nouvelle culture de la sécurité
Avec près de 3 millions de motos immatriculées dans le pays, le défi est de taille. Mais l’objectif des autorités est clair : réduire drastiquement les accidents et sauver des vies. Reste à voir si les Burkinabè adopteront ce réflexe salvateur et si les autorités réussiront à faire respecter cette mesure.
La Rédaction

