Après avoir annoncé la rupture des relations diplomatiques avec l’Ukraine, le Niger et le Mali aux côtés du Burkina Faso ont décidé de saisir l’ONU pour protester contre l’attitude agressive de l’Ukraine au Sahel. Dans un communiqué conjoint en date du 19 août, ces trois pays se sont adressés au Conseil de sécurité de l’ONU pour condamner « fermement le soutien ouvert et assumé du gouvernement de la république d’Ukraine » à ce qu’ils nomment le « terrorisme international » au Sahel.
La colère de ses trois pays porte sur le soutien apporté par l’Ukraine à des séparatistes touaregs et des djihadistes lors des combats à Tinzaoutine. Au cours de ces batailles, les rebelles touaregs du CSP qui ont bénéficié des conseils des forces spéciales ukrainiennes ont assassiné plusieurs éléments de l’Africa Corps (ex-Wagner) ainsi que des soldats maliens. Ces évènements qui ont eu lieu dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 juillet dans le nord de la région de Kidal constituent une sévère défaite pour le gouvernement malien qui était parvenu quelques mois auparavant à chasser les séparatistes de la ville stratégique de Kidal.
Ivan Stoupak, analyste militaire et ancien du SBU (le Service de sécurité d’Ukraine), avait affirmé que des unités spéciales du renseignement militaire ukrainien avaient déjà été vues dans cette région du continent, où elles ont participé à des actions visant à chasser les mercenaires de Wagner dans le désert ».
C’est ce commentaire qui avait déclenché la colère des trois pays de l’Alliance des États du Sahel, qui sont soutenus dans leur lutte contre le terrorisme par les supplétifs et les instructeurs militaires russes. Moscou avait d’ailleurs accusé l’Ukraine de vouloir ouvrir un second front du conflit en Afrique. Pour l’heure, on ne saurait dire si le conseil de sécurité présidé par le président sierra-léonais, Juliuis Maada Bio se réunira à ce sujet ni la réponse qui sera apportée à cette démarche.
La Rédaction