Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a relancé le débat sur l’unité linguistique des pays turcophones en présentant une version commune de l’alphabet latin. L’initiative, dévoilée lors du sommet de l’Organisation des États turciques (OET) à Bichkek le 6 novembre 2024, vise à faciliter la communication entre ces nations et à affirmer l’identité culturelle turque.
Un alphabet commun pour le monde turcophone
L’alphabet proposé comprend 34 lettres latines et a été présenté à plusieurs dirigeants de l’OET, dont l’Azerbaïdjan et la République turque de Chypre du Nord. Des livres imprimés dans cette nouvelle version ont été remis par Erdoğan comme symbole concret de cette démarche. L’objectif est de créer un socle linguistique commun, en remplacement partiel des alphabets cyrillique ou arabique encore utilisés dans certains États turcophones.
Une initiative à portée géopolitique
Au-delà de l’aspect culturel, cet alphabet latin commun a une dimension stratégique. Plusieurs analystes estiment que son adoption pourrait réduire l’influence russe dans les pays turcophones, où le cyrillique reste présent. Il s’agit ainsi d’un outil diplomatique et culturel pour renforcer la cohésion entre la Turquie et ses alliés turcophones, tout en affirmant une identité distincte face aux anciennes influences soviétiques.
Perspectives et défis
Si la Turquie, l’Azerbaïdjan et la République turque de Chypre du Nord se montrent prêtes à adopter ce nouvel alphabet, sa mise en œuvre à grande échelle reste un défi. La diffusion dans l’éducation, les médias et l’édition nécessitera du temps et des ressources, et certains États turcophones pourraient adopter une approche progressive.
L’initiative d’Erdoğan de promouvoir un alphabet latin commun symbolise à la fois l’unité culturelle du monde turcophone et un message stratégique vis-à-vis de l’influence russe. Ce projet souligne le rôle croissant de la Turquie dans la diplomatie culturelle et linguistique régionale.
La Rédaction

