Face à la montée en puissance de son secteur agricole, le Togo resserre les conditions d’importation de plusieurs denrées, dont le poisson, la volaille et leurs dérivés. Une réforme récente impose désormais aux importateurs de s’approvisionner à hauteur de 10 % auprès des producteurs nationaux avant toute commande à l’étranger.
Loin d’être une simple restriction commerciale, cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer l’autonomie alimentaire. En conditionnant l’accès aux marchés internationaux à un quota d’achat local, les autorités cherchent à dynamiser la demande pour les acteurs togolais de la pêche, de l’élevage et de la transformation. Un coup de pouce crucial pour un secteur en croissance, mais encore vulnérable face à la concurrence extérieure.
Cette politique traduit une volonté d’équilibrer commerce et souveraineté économique. Alors que les filières agroalimentaires locales se structurent – avec la montée en puissance des coopératives et des unités de production –, ce levier permet de valoriser leur offre et de réduire progressivement la dépendance aux importations. L’objectif est clair : bâtir une chaîne de valeur nationale compétitive et durable.
Si certains y voient une forme de protectionnisme, l’approche adoptée reste pragmatique. Plutôt que de fermer les frontières, il s’agit d’encourager une hybridation des approvisionnements. À terme, cette stratégie pourrait remodeler les habitudes de consommation et renforcer la résilience économique du pays face aux fluctuations des marchés mondiaux.
La Rédaction

