Un accord signé à Doha ravive l’espoir d’une sortie de crise dans l’Est du pays
Kinshasa – La République démocratique du Congo entrevoit une accalmie après des décennies de conflits armés à l’Est. Un accord de cessez-le-feu permanent a été signé samedi à Doha entre les représentants du gouvernement congolais et le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, ravivant l’espoir d’une paix durable dans une région meurtrie par plus de 30 ans d’instabilité.
Une région stratégique minée par les violences
L’est de la RDC, riche en minerais stratégiques, reste le théâtre de combats incessants opposant l’armée nationale à divers groupes armés. Parmi eux, le M23, appuyé par Kigali selon Kinshasa et l’ONU, a intensifié ses offensives ces derniers mois. Cette recrudescence des violences a entraîné des milliers de morts et provoqué le déplacement de centaines de milliers de civils, aggravant une crise humanitaire chronique.
Une déclaration d’intention à Doha
À Doha, les deux parties ont signé un texte posant les bases d’un cessez-le-feu permanent. Il s’agit d’une déclaration d’intention visant à ouvrir prochainement des négociations formelles en vue d’un accord de paix global. Selon ce texte, une feuille de route est prévue pour rétablir l’autorité de l’État dans les zones actuellement contrôlées par le M23.
« La paix est un choix », a affirmé Jacquemain Shabani, ministre de l’Intérieur, lundi soir lors d’un point de presse. « Je suis confiant et pleinement convaincu que nous sommes proches de la paix… une paix qui s’avère être aujourd’hui un grand chantier dont nous avons la responsabilité de construire », a-t-il insisté.
Un chantier politique et militaire complexe
Le gouvernement congolais précise que cet engagement implique notamment le redéploiement de l’administration et des forces de sécurité dans les zones actuellement tenues par le M23. Contrairement aux appels à un retrait immédiat, ce processus fera l’objet d’une coordination progressive, encadrée par l’accord de paix à venir, a expliqué M. Shabani.
Patrick Muyaya, ministre de la Communication, a également appelé à préparer psychologiquement la population à ce processus, soulignant la nécessité de faire des concessions pour parvenir à une paix durable.
Une situation sur le terrain encore volatile
Malgré cette annonce, la situation reste tendue. Les lignes de front n’ont pas évolué depuis février, et de nombreux affrontements se poursuivent entre le M23 et des milices locales pro-gouvernementales. Ces combats sporadiques compliquent la mise en œuvre d’une trêve effective et la consolidation du dialogue.
La signature de la déclaration de Doha constitue néanmoins un tournant diplomatique important. Si elle venait à être respectée, elle pourrait ouvrir la voie à la réintégration des zones rebelles dans l’espace institutionnel congolais et permettre, à terme, un retour progressif des déplacés.
La Rédaction

