Selon le média d’État allemand DW, le régime du général Tiani souhaiterait conclure la paix avec l’un des groupes armés qui s’est implantés dans le nord du pays aux frontières avec la Libye. Il s’agit du FPL de Mahmoud Sallah qui a revendiqué les attaques contre le pipeline Niger-Bénin et réclame la libération de l’ancien président Mohamed Bazoum. Le média allemand affirme que le nouveau patron du pays depuis le coup de force du 26 juillet a envoyé des émissaires pour approcher ce groupe rebelle.
Aucun communiqué officiel ne permet pour l’heure de confirmer ces affirmations. DW affirme toutefois que selon des sources proches du CNSP un rapprochement entre les deux camps serait en cours. Lol Arami Oumar, coordinateur du FPL en Europe a ainsi affirmé au micro du média allemand : « Oui au début du mois d’août, le FPL a reçu une délégation du CNSP, elle est venue avec un message du président du CNSP selon lequel le général Tiani est disposé à écouter toutes nos revendications à part deux points : la libération du président Bazoum et la démission du président Tiani. Il était prévu qu’il y aurait d’autres rencontres entre les deux parties. Mais nous avons posé des conditions pour la suite de ces discussions. Nous avons dit que ces discussions peuvent se tenir dans un pays tiers, à l’exception du Mali et du Burkina Faso. »
Mahamadou Ismaël, président du mouvement Debout Niger et soutien du président, estime que ce rapprochement est une opportunité pour restaurer la paix dans le pays. « Cette initiative du président Abdourahmane Tiani d’aller négocier avec le FPL démontre que le président est un patriote qui aime rassembler son peuple pour qu’on puisse sortir le pays de la situation dans laquelle il se trouve. Il y a d’autres groupes armés. Nous pensons que le président doit penser à tous ces groupes afin de créer les conditions favorables qui permettront de réunir tous les fils et filles de ce pays. »
Le son de cloche est toutefois différent du côté des anciens dirigeants du pays qui ont aujourd’hui rejoint l’opposition. Chaibou Moumouni, conseiller en sécurité du président déchu, Mohamed Bazoum, ne mâche pas ses mots.
« C’est une preuve de lâcheté de ces généraux qui sont aujourd’hui installés dans des bureaux. Et pourquoi le FPL ? Parce que, comme nous l’avions dit, ces militaires ne sont venus au pouvoir ni pour le développement du Niger ni pour sécuriser le pays. Ils sont venus pour le pétrole. Et Mahmoud Salah [le président FPL], c’est son organisation qui a revendiqué l’attaque du pipeline, c’est lui qui menace leur pétrole, il faut négocier avec lui à tout prix, pour qu’il puisse leur laisser continuer à bénéficier de leur pétrole. »
Pour l’heure, personne ne semble savoir quand débuteront les discussions entre les deux camps. Pour beaucoup d’analystes, les autres groupes seront aussi invités à rejoindre la table des négociations. Le Niger ne peut se permettre de combattre à la fois une insurrection Djihadjiste et les groupes rebelles.
La Rédaction