Alors que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’apprête à examiner les politiques commerciales de Madagascar à partir du 12 février, les industriels du pays intensifient leur plaidoyer en faveur d’un renforcement des mesures protectionnistes. Face à une concurrence étrangère jugée déloyale, le Syndicat des industries de Madagascar exhorte le gouvernement à mieux défendre la production locale en limitant l’afflux de produits importés.
Un appel à des barrières tarifaires plus strictes
Les entreprises malgaches, notamment celles de l’industrie manufacturière, dénoncent les effets néfastes de l’ouverture des marchés aux importations, facilitée par des accords régionaux comme ceux conclus avec la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa). Selon Tiana Rasamimanana, président du syndicat, des mesures de sauvegarde sont indispensables :
« Lorsque nos industries sont capables de répondre aux besoins du marché local, il est essentiel d’imposer des taxes additionnelles sur les importations excédentaires afin de protéger notre production nationale. »
Des taxes déjà appliquées à certains produits
Face à cette menace, plusieurs secteurs bénéficient déjà de protections instaurées par l’Autorité nationale en charge des mesures correctives commerciales (ANMCC). C’est le cas des producteurs de couvertures, de détergents, de farine, de lait concentré, de pâtes alimentaires et de peintures, qui sont désormais soumis à des taxes pouvant dépasser les 30 %.
En 2024, les fabricants de sacs tissés en polypropylène ont obtenu l’imposition de droits d’accises supplémentaires sur les importations, en plus des taxes douanières habituelles. Aujourd’hui, des études sont en cours pour étendre ces mesures aux couches et aux serviettes hygiéniques produites localement.
Une menace pour l’économie et l’emploi
Le syndicat alerte sur les conséquences d’un laisser-faire commercial qui fragiliserait encore davantage l’industrie nationale. La disparition de ces entreprises entraînerait, selon lui, la suppression de milliers d’emplois directs et de millions d’emplois indirects, aggravant ainsi la précarité dans le pays.
« Il est impératif que l’OMC prenne en compte cette réalité. D’autres pays de la région ont déjà instauré des mesures similaires sans contestation. Nous demandons simplement une régulation équitable pour assurer la pérennité de notre économie », souligne le syndicat.
À travers ces revendications, les industriels malgaches espèrent non seulement protéger leur activité, mais aussi garantir aux consommateurs un accès à des produits fabriqués localement, tout en consolidant la souveraineté économique du pays.
La Rédaction

